Jeux de la Francophonie 2022: L’OIF dénonce la gestion scabreuse des préparatifs des jeux par la RDC
►Rendu à un an de la tenue des Jeux de la Francophonie, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) dans un rapport interne datant du 15 juin 2021, alerte sur le retard pris par la RDC dans les préparatifs des Jeux.
► L’Oif dénonce notamment des dépenses « non justifiées » ainsi « qu’un manque de transparence » dans la gestion des fonds marqués par des contrats surfacturés.
A5 NEWS – Consulté par nos confrères du journal congolais Tsieleka, ce rapport recense de nombreuses irrégularités et des dysfonctionnements dans le dispositif mis en place par le président congolais, pour superviser l’organisation de la IXe édition des Jeux de la francophonie.
Surfacturation des contrats
Le rapport de l’OIF met au grand jour les surfacturations de certains marchés. Parmi les contrats indexés, nous avons celui portant sur la construction du village des jeux. Initialement budgétisé à 41 millions de dollars, son coût a littéralement explosé pour s’envoler à 113 millions de dollars.
En avril, plusieurs mouvements financiers avaient déjà été signalés par l’OIF. Didier Tshiyoyo avait ainsi retiré en son nom propre d’importantes sommes en espèces de comptes ouverts au nom du Comité National des Jeux de la Francophonie congolais (CNJF). Un expert financier de l’Oif note : « Il pourrait être utile de préciser et de communiquer le numéro du compte bancaire dédié aux IXe Jeux de la Francophonie ».
Dépenses non justifiées et amateurisme décrié
Il est également revelé que le CNJF a dépensé 961.000 dollars, un montant qui « n’est pas justifié au vu des activités très réduites menées par le CNJF ». Si la partie dédiée au fonctionnement reste stable à 12,1 millions d’euros, le budget alloué aux investissements est passé de 36 à 93 millions d’euros.
Suite à cette situation, le Comité International des Jeux de la Francophonie se dit très préoccupé par la gestion et l’organisation du CNJF qui « reste fragile et manque de maîtrise ». Les retards importants déjà enregistrés « risquent d’entamer désormais la qualité du dispositif organisationnel », ajoute le rapport.
Manqué de transparence
Les experts financiers de l’OIF ayant audité le CNJF ont constaté que, la plupart des documents ne sont pas paraphés et incomplets. En effet, aucun des contrats signés par Didier Tshiyoyo ne comporte la mention « approuvé par la direction générale des marchés publics ».
La réhabilitation du stade Tata-Raphaël, pour un montant de plus de 11 millions de dollars, confiée au consortium de l’Alliance des bâtisseurs congolais (ABC), n’échappe pas à la règle. Les délais d’exécution ne sont le plus souvent pas précisés, laissant craindre des retards importants. Le CIJF ne dispose pas de termes de référence ou cahier des charges permettant de procéder aux appels d’offres ou à la contractualisation de gré à gré le plus souvent privilégiée par la direction du CNJF.
Ce rapport du Comité International des Jeux de la Francophonie (CIJF), souligne également que les conditions d’octroi des contrats de construction et de réhabilitation des infrastructures «ne respectent pas l’exigence de transparence inhérente aux grands événements internationaux ».
A l’issue de la 19e réunion du Conseil d’orientation du CIJF, tenue le 28 avril dernier sous la présidence du Maroc, le CNJF congolais s’était vu demander de fournir des preuves de la conformité avec les réglementations financières, notamment en matière de gestion des fonds et d’attribution des contrats. Près de 90 % des pièces demandées ont été transmises et examinées par les experts du CIJF, qui relèvent des « incohérences », des « manquements » et « des fragilités juridiques ».
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