Industrie sucrière : Les solutions digitales au service de la canne à sucre
L’association française de la Canne à sucre vient d’être sur le terrain de la Sosucam à Bandjock, dans le cadre d’un atelier d’échange et partage de connaissance de trois jours, en vue de désacraliser ces solutions, dans un contexte de récession à l’échelle mondiale.
L’objectif du déplacement en direction du Cameroun visait non seulement à démontrer aux yeux du monde que la modernité et la technicité sont accessibles à tous dans l’industrie sucrière. Bien plus, que ces solutions digitales peuvent être un accélérateur pour combler les écarts en termes de productivité. Tout en restant en droite ligne dans le respect de l’environnement.
Nul doute pour l’Association Française de la Canne à sucre de démontrer que le transfert de technologies est effectif entre les pays industrialisés et ceux qui pèsent moins à l’échelle international, spécifiquement de l’Afrique. Occasion également pour les acteurs de ce secteur, d’échanger et discuter avec différents partenaires.
La digitalisation de l’agriculture
De manière concrète, il s’est agit au cours des deux premières journées, les 19 et 20 novembre 2019, de sortir des salles pour se rendre dans les plantations de canne à sucre de Bandjock. Dans l’une des localités de la région du centre, où est implantée la société sucrière du Cameroun (Sosucam).
Professionnels, concepteurs et développeurs de nouvelles technologies digitales se sont retrouvés au sein des ateliers, où système de drone et d’imagerie en satellite, d’intelligences artificielles étaient en vitrine. Aux cotés de méthodes de prédiction de rendement, de topographie, mais encore de cartographie des sols. « Il est clair que nous ne sommes indifférent à la situation mondiale de l’industrie du sucre et que l’Afrique a d’énormes potentialités que nous devons explorer. Mais notre objectif avant tout était de désacraliser les solutions digitales »; a déclaré Benoit Coquelet, Président de l’association Française de Canne à sucre.
Une quête de compétitivité
Depuis la troisième édition de la conférence internationale du sucre, tenue les 27 et 28 février 2019 à Casablanca au Maroc, le pays est cité en exemple. Avec son processus de modernisation initié depuis 2015, qui donne des résultats satisfaisants. Et où l’on retrouve en bonne place, la digitalisation de l’amont agricole. A contrario, les pays de l’Union européenne s’attendent à une baisse considérable de la production, due à un climat non favorable. Le Cameroun pourrait donc se frayer un chemin dans un tel environnement. Et où les mutations survenues au sein de la Sosucam, crée en 1965, qui ont porté la production en 2019 à 124.500 tonnes, militent en sa faveur.
L’industrie sucrière en décadence
Cette initiative de l’Association Française de la Canne à sucre se tient au Cameroun dans un environnement où les signaux sont au rouge sur un marché déprimé. Marqué par des annonces de fermetures de deux géants dans l’industrie sucrière. Saint Louis Sucre (Sudzucker) a été le tout premier en février dernier, à annoncer la fermeture de deux de ses usines en France en 2020. En avril Cristal Union à son tour à fait connaitre son intention de fermer les sites de Bourdon et de Toury et d’arrêter une partie de l’activité de conditionnement de l’usine d’Erstein. Autant de faits qui démontrent à suffisance que l’ensemble de l’industrie sucrière européenne se trouve aujourd’hui en grande difficulté.
Par Thierry Eba / Afrique-54.com / Afrique
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