Tchad : 3 356 fonctionnaires en voie d’être exclus du fichier solde de l’Etat
Cette décision fait suite à un audit du fichier des agents de l’Etat ayant permis de détecter près de 17.000 dossiers incomplets des fonctionnaires, dont environ 14.000 ont pu être régulariser et une partie, soupçonnée d’être détentrice de faux diplômes.
Ce sont en tout 3.356 agents de l’Etat, qui n’ont pas daigné se présenter lors de ce recensement. A l’effet de compléter leurs dossiers à la fonction publique. Les fonctionnaires concernés verront leur salaire du mois d’août suspendu et risquent la radiation de la fonction publique. D’où la décision du gouvernement tchadien de suspendre leur salaire du mois d’août.
A annoncé Ali Mbodou Mbodoumi, ministre tchadien de la Fonction : “C’est une mesure prise pour contraindre ces agents s’ils sont vraiment réguliers de nous transmettre rapidement leurs dossiers à l’effet de procéder à la vérification de l’authenticité de leurs diplômes. Donc sur instruction du comité de pilotage, nous avons procédé à la suspension de salaire de 3356 agents dans le cadre d’une mesure conservatoire.”
Selon des informations de confrères basés à Ndjamena, le service de la solde serait en train de rayer de la liste de paie plus de 3000 personnel civil de l’Etat. Déjà au mois de février 2019, 1904 agents ont vu leurs salaires coupés pour faux diplômes. Ce qui porte à 5260 le nombre d’agents qui vont se retrouver dans la rue cette année, depuis le début de cette année, dans le cadre de cette opération d’assainissement du fichier de la solde.
Le Ministre de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social a adressé une correspondance à son collègue des finances et du budget en vue de suspendre les salaires de ces 3356 agents concernés. Le contenu de ladite correspondante mentionne clairement que les agents en question ne se sont pas manifestés auprès du cabinet d’audit des diplômes, et ce, malgré plusieurs relances.
Ce sont donc en tout, des agents issus de 10 départements ministériels qui se trouvent impliqués dans cette opération. Le ministère de l’Education nationale arrive en tête de ces administrations impliquées, avec 2648 agents, 192 de la santé publique, 172 des Finances et du budget, 154 de l’administration du territoire, 140 de la jeunesse, du tourisme et de la culture et j’en passe.
Ces agents, selon des informations de nos confrères tchadiens, ont leurs noms au service de la solde, sans le moindre dossier. On n’ignore par quelle alchimie ils ont pu se retrouver au sein des effectifs de la fonction publique. Convoqués à plusieurs et ce pendant plus d’une année, ils n’ont jamais donné de nouvelles.
Par Thierry Eba ǀ Afrique-54.com ǀ Yaoundé