Chronique de Calvin Honoré Djouari : Les Africains aspirent à une indépendance définitive

Les quatre grands présidents, les 3 derniers présidents de l’Union africaine, Robert Mugabé, Idriss Deby, Alpha Condé, et à présent le charismatique Paul Kagamé, ont apporté une anthologie brillante, véritable célébration du génie africain, on peut dire qu’ils sont des vrais artisans.

C’est une grande première depuis 50 ans, c’est la preuve de la maturité politique du peuple africain et de son aspiration à une indépendance définitive. C’est le commencement d’une nouvelle façon de faire de la politique devant nos anciens colons. C’est aussi une nouvelle manière d’entrer dans l’histoire avec dignité. Une politique qui est à la recherche du bonheur pour tous, qui rassemble et œuvre pour la grandeur de la terre d’Afrique. Chacun d’eux a courageusement défendu les couleurs de l’Union Africaine en une année seulement avant de confier à son successeur une boussole directionnelle dans une volonté agissante provoquée par un pragmatisme vigilant.

Ils opposent ainsi à leurs anciens collègues des années 80 et 90 habitués à l’immobilisme ambiant un carton rouge dans leur façon de faire ou d’être. Cela fait penser à un travail soigné, leur attachement à l’Afrique, leur dextérité, et leur dévouement. C’est ainsi que je vois l’engagement de ces quatre présidents.

D’abord il y a l’originalité de leur raisonnement et un sens aigu des valeurs africaines ancrées dans leurs racines, ceci impacte sur le public africain. Ce sont des hommes d’état animés par des fortes convictions, qui ont réussi à susciter l’enthousiasme, des hommes francs qui ne se dérobent pas aux questions et tiennent un langage clair. Ils manifestent une humanité et une honnêteté peu commune chez les hommes politiques d’Afrique, des hommes obsédés par l’évolution de l’Afrique, des hommes complets, des hommes politiques, mais aussi hommes de cœur parvenus à la perfection de l’idéal africain.

Mais cette autorité et cette séduction qui ont marqué leur engagement ne peut les amener à faire des miracles, ils n’ont pas de bâtons magiques, ils ont l’amour de leur continent, amour de l’Afrique et des africains, ce que je dois conseiller, c’est de prendre pour première priorité la mise sur pied du plan d’action de Lagos, ce texte de 1980 a posé les jalons d’une grande Afrique, c’est un texte fondateur oublié dans les tiroirs, pour bâtir une grande Afrique il nous faut ce texte.

Il est toujours d’actualité 38 ans après, il prévoyait sécurité du continent par une force africaine unique, développement des infrastructures communes, création d’un comité scientifique sans s’éloigner des aspirations des peuples d’Afrique, une monnaie commune, la libre circulation des hommes et des biens. Le talent ne suffit pas, ils se sont fait inévitablement des ennemis, il n’en demeure pas moins qu’en 50 ans c’est une bonne nouvelle.


Mais ce que je leur reproche c’est de manquer ce droit d’ingérence, ils n’arrivent pas encore à dénoncer les systèmes politiques viciés d’Afrique, ils ne dénoncent pas les régimes dictatoriaux, les tensions sociales, il faut dénoncer les institutions par exemple les institutions de Breton Woods sont profondément responsables de la dégradation des conditions de vie en Afrique, le FMI, la banque mondiale, et la faillite stratégique des intellectuels africains.

 

Par Chronique de Calvin Honoré Djouari , écrivain et enseignant camerounais


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1 COMMENTAIRE

  1. Belle analyse vivement que les autres présidents en prennent de la graine et travaillent beaucoup plus pour l’épanouissement de leurs populations que pour leur épanouissement personnel

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