Le sésame, originaire d’Afrique, a été introduit en Chine il y a environ 2.000 ans via “la Route de la soie maritime”. Il est depuis devenu une culture oléagineuse importante pour les Chinois. Aujourd’hui, avec l’intensification des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique dans le cadre de l’initiative “Ceinture et Route”, le sésame africain arrive en masse sur le marché chinois.

 

 

Lors de la 7e Exposition internationale d’importation de la Chine (CIIE) qui se tient actuellement à Shanghai, le sésame est très présent sur les stands des exposants africains.

Selon Chen Ying, de la Chambre de commerce chinoise chargée des importations et des exportations de produits alimentaires, de produits primaires indigènes et de sous-produits animaux (China Chamber of Commerce of Import & Export of Foodstuffs, Native Produce & Animal By-Products (CFNA), le sésame est le plus grand produit agricole importé depuis l’Afrique par la Chine. “Les consommateurs chinois ne le savent peut-être pas, mais sur dix graines de sésame consommées en Chine, huit sont importées, dont six d’Afrique”, explique-t-elle.

Cette année, dans le cadre des engagements sino-africains de coopération, la CIIE a élargi la zone dédiée aux produits africains, offrant des stands gratuits à 26 entreprises de 13 pays d’Afrique, tout en les aidant à renforcer leur compétitivité et leur image de marque.

Dans cette section de l’exposition, Gebrekidan Aregay, directeur de la société éthiopienne Eli International Trade, présente à un acheteur venu de la province du Shandong des produits tels que du sésame, du soja et du blé.

L’Ethiopie est un des plus grands producteurs de sésame et en exporte une grande quantité chaque année, fait savoir Gebrekidan Aregay. Grâce à la plate-forme de la CIIE, son entreprise s’est taillé une part du marché chinois, exportant chaque année environ 10.000 tonnes de sésame vers la Chine. Et le pays est devenu son plus grand marché d’exportation.

Le sésame n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Ces dernières années, grâce à l’ouverture accrue de la Chine, de plus en plus de produits agricoles africains sont présents sur le marché chinois.

Selon les statistiques des douanes chinoises, la valeur des importations de produits agricoles africains en Chine a atteint 28,47 milliards de yuans (environ 4 milliards de dollars) au cours des huit premiers mois de cette année, soit une croissance annuelle de 4,8%.

Lors du Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine à Beijing, la Chine a décidé d’accorder un traitement de tarif douanier zéro à 100% des produits exportés vers la Chine par les pays les moins avancés ayant avec des relations diplomatiques avec elle, dont 33 pays africains, une mesure illustrant la volonté de la Chine de partager les dividendes de son développement avec ses partenaires africains.

La viande de mouton de Madagascar est l’un des produits ayant saisi cette opportunité pour entrer sur le marché chinois. Présent pour la première fois à la CIIE, ce produit a séduit les consommateurs chinois par sa qualité et sa faible teneur en graisse.

Selon Liao Qiubin, directeur adjoint de la Sino-Malagasy Animal Husbandry (Madagascar) Co., LTD, depuis septembre, Madagascar exporte environ 200 tonnes de viande de mouton par mois vers la Chine. Le pays ambitionne d’atteindre un volume annuel d’exportation de 20.000 tonnes d’ici cinq ans, bénéficiant directement à des milliers d’éleveurs malgaches.

Pour valoriser pleinement le potentiel de l’élevage local, l’entreprise collabore avec les autorités agricoles locales pour introduire des races de qualité, tout en développant des industries connexes, comme la laine et les sous-produits du mouton, afin de maximiser la valeur de l’industrie.

Depuis 2005, la Chine accorde un traitement préférentiel pour l’importation de produits agricoles africains. Ces mesures ont permis de réduire les coûts de ces produits et d’augmenter leur compétitivité sur le marché chinois.

“Ces derniers mois, nous avons reçu de nombreuses demandes d’entreprises africaines souhaitant entrer sur le marché chinois, et nous les aidons activement à établir des contacts avec des acheteurs chinois”, indique Mme Chen. Selon elle, la Chine, avec son marché en pleine expansion, représente une opportunité de croissance pour l’Afrique.

Sun Hong, directrice adjointe de l’Institut des études africaines au sein des Instituts chinois des relations internationales contemporaines, souligne que les exportations agricoles africaines vers la Chine connaissent une croissance rapide. Outre les produits traditionnels tels que les graines oléagineuses, de nouveaux produits comme le café et l’avocat font désormais partie du quotidien des consommateurs chinois.

Elle estime que la croissance de ces importations répond aux besoins des pays africains et optimise la structure des échanges commerciaux entre les deux parties.

Selon elle, l’Afrique est active dans les plates-formes de la CIIE et de l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique et joue un rôle de plus en plus important dans ces mécanismes. Elle propose aux entreprises africaines de profiter pleinement de ces plates-formes, ainsi que des canaux de commerce électronique, pour faire connaître davantage leurs produits en Chine.

En outre, la coopération avec les entreprises chinoises pertinentes est encouragée pour explorer le marché chinois. Face à la concurrence de pays hors de la région, il est important de fournir aux consommateurs chinois des produits présentant des caractéristiques africaines et de bâtir une bonne image des produits africains, explique Mme Sun.

 

 

Xinhua

 

 

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