Tunisie : pas moins de 6.500 ingénieurs quittent le pays annuellement
▌ Annuellement, la Tunisie perd pas moins de 6.500 ingénieurs qui décident de quitter le pays, ce qui constitue un manque à gagner d’environ 650 millions de dinars (environ 208 millions de dollars), a regretté le doyen des ingénieurs tunisiens, Kamel Sahnoun.
Intervenant samedi dans une émission radiophonique, M. Sahnoun a fait savoir qu’un ingénieur tunisien coûtait à l’Etat environ 100.000 dinars (environ 32.000 dollars).
« J’apprécie les récents propos du président de la République, Kaïs Saïed, à l’issue de sa réunion avec le ministre de l’Enseignement supérieur (…) le président a pointé du doigt le vif du problème, soit le fléau de l’émigration des ingénieurs, tout en mettant en garde contre la détérioration de leurs conditions de vie et leurs situations professionnelles », a dit le doyen des ingénieurs tunisiens.
D’après lui, l’Etat montre toutefois une certaine « indifférence » à l’égard des ingénieurs et de leurs carrières professionnelles, ajoutant que « l’Etat était dans l’obligation de (fournir) aux ingénieurs une place qui leur est convenable afin d’espérer pouvoir redresser le pays et protéger, voire même sauver les institutions publiques ».
Et d’insister qu’il fallait changer l’approche gouvernementale relative à l’investissement, « pour ainsi émerger d’une économie rentière fondée sur les intérêts à une économie basée sur le savoir et qui oscille autour de l’exportation des compétences du pays ».
« L’ingénieur tunisien est désormais fortement demandé sur le plan régional et mondial notamment en Afrique, en Europe ou en Asie, à cause de sa capacité à s’intégrer facilement et efficacement dans ces économies grâce à sa formation de haute qualité », a conclu M. Sahnoun.
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