La BAD exhorte les premiers diplômés de l’Académie de gestion des finances publiques pour l’Afrique à être les champions de la responsabilité et de la transparence
▌« Les Africains doivent s’unir pour mobiliser et gérer efficacement les ressources nécessaires à l’accroissement de la productivité et à la création de richesses en Afrique au bénéfice des Africains » – Kevin Urama, économiste en chef et vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement.
La Banque africaine de développement a demandé, jeudi, à la première promotion de diplômés de son Académie de gestion des finances publiques pour l’Afrique (« Public Finance Management Academy for Africa » – PFMA) d’être les porte-drapeaux de l’intégration de la responsabilité sur le continent.
Kevin Urama, économiste en chef et vice-président du Groupe de la Banque, chargé de la Gouvernance économique et de la Gestion des connaissances, a fait cette déclaration à l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes à 51 fonctionnaires de 26 pays, à Abuja, au Nigéria. Il a appelé les pays africains à s’unir pour mobiliser et gérer efficacement les ressources nécessaires à l’augmentation de la productivité et à la création de richesses « en Afrique, pour les Africains ».
Les participants ont suivi un enseignement rigoureux de 18 mois pour achever la série de formations de haut niveau sur le cycle et l’écosystème de la gestion des finances publiques. Les six modules de la formation étaient les suivants : mobilisation des ressources nationales ; modélisation et prévisions macro-budgétaires ; budgétisation et gestion des dépenses publiques ; gestion de la dette et transparence ; partenariats public-privé dans la gestion des finances publiques ; responsabilité, transparence, lutte contre la corruption et les flux financiers illicites.
Les diplômés remplissent désormais les conditions requises pour être certifiés par le Groupe de la Banque africaine de développement et ses partenaires en tant qu’experts en gestion des finances publiques dans leurs pays. L’Académie s’emploie à renforcer les capacités des pays africains en matière de gouvernance économique et de gestion des connaissances afin de favoriser la création de richesses et la gestion prudente des finances publiques pour améliorer la qualité de vie des Africains.
Tope Fasua, conseiller spécial du vice-président du Nigéria pour les questions économiques, a assisté à la cérémonie de remise des diplômes. Il a salué la PFMA pour avoir fourni une plateforme permettant de mettre en commun les connaissances des institutions concernées et de les mettre à la disposition des responsables africains de la gestion des finances publiques.
« Je trouve cette initiative très innovante en matière de développement des capacités, et elle devrait être étendue à d’autres domaines de développement des capacités de nos gouvernements, au-delà de la gestion des finances publiques », a déclaré M. Fasua.
Dans son discours, Kevin Urama a souligné que la mauvaise gestion des ressources publiques coûtait cher à l’Afrique. « Actuellement, les pays africains perdent près de 90 milliards de dollars par an à cause des flux financiers illicites, et beaucoup plus en raison des flux de ressources illicites et du vol, des incitations fiscales mal mises en œuvre, et d’une dépendance excessive des exportations de matières premières pour les recettes en devises. Cette situation expose les pays à des prix très volatils sur le marché mondial et à des chaînes d’approvisionnement très vulnérables. Cette situation est inacceptable. », a-t-il expliqué.
Les mauvaises pratiques comprennent la mobilisation et l’utilisation inefficaces des recettes nationales pour des emprunts non viables et le manque de prudence dans l’utilisation des fonds empruntés, a ajouté M. Urama.
Fonctionnaire du Trésor national d’Afrique du Sud, Isaac Kurasha, diplômé du programme, a rappelé les connaissances approfondies transmises par la formation et leur impact sur son travail. « Ce programme a enrichi mes connaissances sur l’ensemble du cycle de gestion des finances publiques (…) Dans le domaine des finances publiques, je ne connais qu’un seul élément du cycle. Avant cette formation, j’avais une compréhension de base des autres composantes du cycle de gestion des finances publiques. Aujourd’hui, je suis mieux informé », a-t-il détaillé.
M. Kurasha a ajouté que la formation lui avait appris à allouer les ressources là où le retour sur investissement était le plus important.
D’autres diplômés ont partagé l’enthousiasme de M. Kurasha. Stephen K. Moore, directeur adjoint au département des finances budgétaires de la Banque centrale du Liberia, a indiqué que la formation lui avait permis de progresser dans sa carrière et d’obtenir une promotion au cours de la période de formation de 18 mois.
« La formation m’a permis d’affiner mes compétences et d’acquérir une compréhension globale des complexités de la gestion des finances publiques », a-t-il déclaré. Pour l’avenir, il s’est montré optimiste quant aux voies prometteuses que son expertise renforcée ouvrira dans sa carrière.
« Mes attentes s’appuient sur la conviction que les compétences acquises renforceront non seulement ma position professionnelle, mais apporteront également une contribution significative au programme de développement de mon pays », a poursuivi M. Moore.
Pour Nafissa El Ounissi Guebli, fonctionnaire algérienne, « nous avons effectué, au cours des 18 derniers mois, un voyage fascinant, explorant concrètement les domaines clés du cycle de la gestion des finances publiques. Aujourd’hui, c’est la fin de cette formation exceptionnelle, une expérience non seulement enrichissante mais qui nous offre aussi des opportunités significatives pour notre avenir professionnel. »
« Cette formation n’était pas seulement une série de sessions académiques, mais elle était plutôt une immersion profonde dans la dynamique complexe des finances publiques (…) La transformation numérique est inévitable de nos jours, et l’intégration des technologies modernes dans la gestion des finances publiques pourrait optimiser de manière significative l’efficacité et la transparence des processus », a-t-elle ajouté.
Fonctionnaire de la République démocratique du Congo, Ange Lubaki Nzalakanda a souligné qu’avoir suivi cette formation représentait une grande opportunité et un défi pour les participants.
« La formation nous a permis d’acquérir des connaissances suffisantes pour comprendre la gestion des finances publiques », a-t-il assuré.
Pour réduire la pauvreté et les inégalités sur le continent maintenant et dans les années à venir, les pays africains devraient accélérer la mise en œuvre de politiques appropriées de gestion des finances publiques. À cet égard, il a exhorté ses collègues diplômés à se montrer à la hauteur de la formation de qualité qu’ils ont reçue au cours des 18 derniers mois. « L’Afrique et nos pays respectifs comptent sur nous tous », a-t-il lancé.
Approuvée par le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement en juin 2022, l’Académie de gestion des finances publiques pour l’Afrique vise à fournir aux pays africains un développement structuré de haut niveau des capacités, tel que la formation, l’apprentissage entre pairs, l’assistance technique, les services de conseil, les programmes d’appui institutionnel et le dialogue politique dans le domaine de la gestion des finances publiques.