▌Inspiré par le légendaire scientifique chinois Yuan Longping, connu comme “le père du riz hybride”, le Rwandais Gatera est déterminé à contribuer à résoudre le problème alimentaire de l’Afrique.
“Je veux être le Yuan Longping de l’Afrique”, indique cet étudiant en doctorat à l’Université agricole de l’Anhui, dans la province chinoise de l’Anhui (est).
“En Chine, les gens ont facilement accès à des cultures comme le riz, le maïs et les pommes de terre, mais les cultures coûtent cher au Rwanda”, explique Gatera. Il espère développer plus de variétés résistantes à la chaleur pour sa patrie, un pays africain enclavé.
Selon le rapport des Nations Unies sur l’Etat de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2024, une personne sur cinq en Afrique aurait souffert de la faim en 2023.
Afin d’atteindre son objectif ambitieux, Gatera se concentre sur l’apprentissage des techniques de culture vivrière en Chine.
Malgré la chaleur torride qui persiste en ce début d’automne, M. Gatera continue de travailler dans un champ de maïs de plus de 1.000 m2 affilié à l’université, en essayant de cultiver des variétés résistantes à la chaleur.
Culture de base au Rwanda, le maïs souffre depuis longtemps de variétés et de technologies dépassées, ce qui affecte également sa transformation. Malgré ces défis, le rêve agricole de Gatera reste fort.
Dans les années 1960, la Chine a commencé à développer le riz hybride pour augmenter la production céréalière face à de graves pénuries d’aliments. Yuan Longping, qui a réussi à développer le premier riz hybride dans les années 1970, a établi plusieurs records mondiaux pour la production de riz hybride, contribuant grandement à la sécurité alimentaire en Chine et dans le monde.
Actuellement, la Chine compte plus de 17 millions d’hectares de riz hybride. Des dizaines de pays dans le monde ont mené des recherches et des essais de plantation de riz hybride, avec une zone de culture annuelle d’environ huit millions d’hectares à l’étranger.
Le miracle du riz hybride a motivé cet étudiant rwandais à poursuivre ses études en Chine, où les technologies de culture sont à la pointe du progrès dans le monde. La Chine souhaite la partager avec ceux qui en ont besoin. “Je veux rendre les cultures plus abordables et accessibles à tous les Rwandais, tout comme Yuan Longping”.
En 2019, il a reçu une bourse scolaire du gouvernement chinois et s’est rendu à l’Université agricole de l’Anhui pour ses études de master et de doctorat.
“Il passe presque toutes ses journées dans les laboratoires, ce qui lui a permis de faire des progrès rapides. Aujourd’hui, il peut même orienter des étudiants plus jeunes dans des projets de recherche”, indique Song Youhong, tuteur de Gatera, qui a encadré plus de dix étudiants étrangers au cours de la dernière décennie, originaires pour la plupart de pays africains.
“Après avoir achevé leurs études en Chine, les étudiants africains retournent souvent dans leur pays d’origine pour y promouvoir la sécurité alimentaire”, ajoute M. Song.
La formation de talents n’est qu’un des nombreux aspects des échanges agricoles constants entre la Chine et les pays africains.
Fin 2023, la Chine a créé 24 centres de démonstration agricole en Afrique. En introduisant plus de 300 technologies agricoles avancées, la production moyenne des cultures locales a augmenté de 30 à 60%, bénéficiant à plus d’un million de foyers agricoles africains.
“Je souhaite créer un institut de recherche agricole au Rwanda pour développer des variétés de maïs à haut rendement et former davantage de professionnels agricoles”, déclare Gatera.
“Le développement de la Chine nous montre que la pauvreté et le retard peuvent être surmontés. J’espère qu’un jour, l’Afrique parviendra à l’autosuffisance alimentaire et à des récoltes abondantes”, explique-t-il.
Xinhua