Santé publique :   « Le Commandant des Baumes » : fait peur aux pharmaciens

▌ L’Ordre national des Pharmaciens du Cameroun (ONPC) trouve des griefs au célèbre « Bome François » et exige son retrait immédiat du marché camerounais.  Les consommateurs trouvent la démarche peu élégante, tandis que le promoteur accepte jouer le jeu de la conformité.

Le « Bome François » est-il dangereux pour la santé ? La réponse indubitable à cette question reste encore à prouver aux fidèles consommateurs du baume par les pharmaciens. Ces derniers, rencontrant le Ministre de la Santé Publique le 9 mai dernier, exigent le retrait du baume du marché.

Griefs de l’Onpc contre « Bome François »

Les multiples raisons, selon l’Ordre National des Pharmaciens du Cameroun (ONPC), reposent globalement sur le non-respect des normes de fabrication. L’Onpc convoque une série de contrôles et d’analyses approfondies qui révélerait des entorses aux standards de qualité. De même, l’exigence de sécurité et de traçabilité sur tout médicament distribué sur le territoire national poserait problème à l’OnPc.

En outre, l’Onpc pousse le doute sur la composition exacte du « Bome François ». Ce qui, du point de vue profane, pose le problème de la maîtrise de la formule du baume par l’Onpc. Pourtant, toute formule de fabrication d’un produit est ce qui va le différencier d’autres produits de même type.

C’est à croire que  « le commandant des baumes », par sa success-story, fait ombrage aux produits de même nature. Surtout ceux qui relèvent des officines de pharmacie qui en commandent auprès des laboratoires pharmaceutiques, particulièrement en occident.

La question des normes

L’Ordre National des Pharmaciens du Cameroun convoque le non-respect des normes de fabrication du « Bome François ». Ce qui renvoie aux normes en vigueur au Cameroun qui devrait s’appliquer aux produits tels que les baumes.

Concrètement, les baumes rentrent dans le domaine d’activité du génie chimique. Ils sont donc soumis à la norme NC 813 : Norme spécifique des crèmes-laits-lotions-pommades et talcs.

Autre norme, la NC 805 : lignes directrices sur les allégations acceptables pour la publicité et l’étiquetage des cosmétiques. Mais aussi, la NC 806 : Norme camerounaise des lignes directrices aux bonnes pratiques et fabrication des produits cosmétiques. Des normes contenus dans l’Arrêté n °00499 MINIMIDT/SG/DNQ/CNQ/CJ du 11 janvier 2010 rendant d’application obligatoire les normes des produits cosmétiques.

Un promoteur légaliste

L’incompréhensible sortie de l’Onpc contre le « Bome François », pour ses amateurs, s’apparente à un coup sous la ceinture. Dans les métropoles du pays, les Camerounais estiment que l’Onpc aurait dû être plus élégant. C’est-à-dire recommander simplement que le « Bome François » se conforme aux normes qui lui sont imposables.

Toutefois, le naturopathe François Désiré Ekouma Ananga n’entend pas entrer en rébellion, ni avec l’Onpc, encore moins avec le gouvernement. Lors d’une conférence de presse le 19 mai à Yaoundé, il indique s’engager « à constituer un dossier complet ». Ce, « pour se conformer à toutes les exigences réglementaires en vigueur ».

Pour ce faire, François Désiré Ekouma Ananga dit travailler en étroite collaboration avec les autorités compétentes. Le promoteur souligne même le recrutement d’un pharmacien expérimenté dans sa structure.

Toutefois, la production va connaître une suspension temporaire dans l’usine pour se conformer aux normes.

Source : La Voix Des  Décideurs ► Eric Martial Ndjomo E.