Gouvernance en RD Congo : Human Rights Watch recommande à Félix Tshisekedi de faire respecter les droits humains

 

Dans son communiqué du 06 mars 2024, Human Rights Watch recommande   au Président Tshisekedi de faire respecter les droits humains durant son second mandat.

 

 

Afrique54.net | Protéger les civils, respecter les libertés fondamentales, donner la priorité à la justice et à la responsabilité, voilà entre autres les recommandations de l’ONG à l’endroit du chef de l’Etat congolais. « Le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, devrait veiller à ce que les droits humains soient au cœur de sa politique au cours de son deuxième mandat », déclare Human Rights Watch.

 

Mise en exergue de cinq domaines clés

De l’avis de l’organisation, l’administration Tshisekedi doit donner la priorité aux améliorations dans cinq domaines clés à savoir les droits à la libre expression, à la liberté des médias et au droit de réunion pacifique ; protéger les civils dans les zones de conflit ; réformer le système judiciaire et lutter contre la corruption ; assurer la responsabilité des crimes graves ; et renforcer des institutions démocratiques.

 

 

« Le premier mandat du président Tshisekedi s’est terminé dans une profonde incertitude quant à l’aggravation de la violence et des crises humanitaires au Congo, aux violations récurrentes des droits civils et politiques et à une méfiance croissante à l’égard des institutions démocratiques », déplore Thomas Fessy.

 

« Le deuxième mandat est l’occasion de repartir à zéro et d’inverser la tendance face à un recul important des droits humains », laisse entendre le chercheur principal sur le Congo à Human Rights Watch.

 

Recrudescence de la violation

Tshisekedi est confronté à des défis sécuritaires importants, notamment à une recrudescence de la violence dans la province orientale du Nord-Kivu, où une offensive du M23 soutenu par le Rwanda affecte dramatiquement les civils.

La violence est également monnaie courante dans la province de l’Ituri, les miliciens ayant multiplié les attaques et les meurtres des civils. L’insécurité persiste dans et autour du Mai-Ndombe et parmi les communautés de la région sud du Katanga.

Le gouvernement a également réprimé de manière significative les droits à la liberté d’expression, à la liberté des médias et au droit de réunion pacifique. Au cours des quatre dernières années, les autorités ont réprimé de plus en plus, y compris en ligne, les journalistes, en ligne, les militants des droits humains et de la démocratie, les critiques du gouvernement, ainsi que les membres et responsables des partis d’opposition.

 

 

 

Usage excessif de la force

Les forces de sécurité ont eu recours à plusieurs reprises à une force excessive pour bloquer ou disperser des manifestations pacifiques.

Tshisekedi a récemment qualifié le système judiciaire du pays de ‘’malade’’.

Human Rights Watch pense que son administration devrait agir pour réformer le système judiciaire et lutter contre la corruption, ce qui réduit considérablement la capacité du gouvernement à remplir ses obligations de fournir une éducation, des soins de santé et une sécurité sociale de qualité.

Règne de l’impunité

« L’impunité généralisée pour les abus graves reste la norme. Le président devrait s’engager à prendre des mesures concrètes pour mettre fin aux cycles récurrents de violence alimentés par l’absence de responsabilité pénale pour les crimes graves. Des mesures concrètes sont également nécessaires pour restaurer la confiance du peuple congolais dans les institutions démocratiques », insiste HRW.

 

© Afrique-54.com|Lucien Embom 

 

 

 

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