[ Regard ] L’Afrique des villages se déporterait- elle dans les grandes métropoles Urbaines camerounaises ?
Dans son ouvrage intitulé l’Afrique des villages, feu Professeur Jean Marc ELA, de regrettée mémoire, définissait les grandes métropoles Urbaines Africaines comme des excroissances des milieux naturels villageois.
Ce sont les différentes habitudes de vie du village que les populations locales, par le processus d’exode rural, parviennent à déporter dans les grandes métropoles Urbaines.
En effet dans l’Afrique des villages, il y règne généralement le libertinage et une cohabitation nature/ homme qui frise la sauvagerie et la barbarie. La distance entre l’humaine condition et les animaux n’est perceptible que par rapport à certaines restrictions comportementales (les hommes habitent dans des maisons, et les animaux sont en divagation permanente) .
Toutefois, dans les villages, la manière de faire, d’agir et de vivre n’est pas très éloignée de celle des animaux. Il arrive que pour faire ses besoins lorsqu’on est indisposé, rien de telles que les broussailles pour se soulager. Les populations villageoises vivent presque à l’état de nature, nonobstant les quelques embellissements observés ça et là à travers les habitions modernes que certaines personnes un tantinet éclairées, construisent en ces lieux.
Nous vivons dans un Landerneau républicain Camerounais actuel ou précisément, le développement dépend du type de mentalité qui prévaut parmi ses populations.
C’est curieusement cette atmosphère délétère d’absence de commodités d’usage observée en zones de campagne, que l’on remarque aussi dans nos grandes métropoles Urbaines qui, curieusement, manquent de toilettes publiques, et de plans d’urbanisme .
Ce qui entraîne une forte propension insolente des villes nageant dans une insalubrité déconcertante.
En dehors des routes cabossées, des tas d’immondices aux odeurs nauséabondes dont les populations de nos métropoles Urbaines sont obligées de supporter, s’ajoutent les odeurs pestilentielles des cacas et des pipis déversés le long des caniveaux, faute de toilettes publiques. On a l’impression que la mentalité de vie en zone rurale s’est déportée en zone urbaine, avec la logique qui consiste à dire, qu’on veut fuir la nature, elle revient au galop.
Dans ce capharnaüm indescriptible doublé de perfidie intenable, les autorités municipales chargées de mettre de l’ordre dans nos villes, se jettent des responsabilités dans l’assainissement de nos métropoles Urbaines. On est obligés de supporter ce désordre urbain du fait du poncepilatisme béat des autorités municipales, complètement égoïstes et manquant de patriotisme économique dans la réalisation des projets structurants, générateurs d’impulsions économiques et infrastructurelles dans nos grandes métropoles Urbaines.
Nos grandes métropoles Urbaines souffrent donc de cette mentalité rétrograde que les autorités municipales ont tendance à déporter de nos villages vers les villes. Les habitudes ayant la peau dure, les mêmes atavismes et tares infamantes dues aux comportements sociaux rétrogrades , observés en zone rurale, se déportent malheureusement en zone urbaine.
Qu’est-ce qui peut pousser les responsables des ministères en charge du développement urbain et des autorités municipales chargées de l’assainissement de nos métropoles Urbaines à les laisser dans un tel état de délabrement et de putréfaction avancée ?
On évoquerait peut-être l’absence de patriotisme économique et sociale, mais aussi l’incompétence avérée dans l’implémentation des politiques publiques innovantes en faveur de nos villes.
Ce que le Ministre de la ville, celui des affaires foncières et les autorités municipales savent faire, c’est la pratique de la politique de l’autruche, l’organisation des beuveries et orgies interminables pour réclamer des suffrages aux populations pour de nouveaux mandats.
Le travail d’assainissement de nos métropoles Urbaines reste lettre morte. Et ,on pourrait se demander, quel plaisir ces autorités municipales trouvent-elles à circuler dans des routes cabossées, dans des rues parsemées d’immondices aux odeurs nauséabondes, et autour des caniveaux remplis des déchets humains aux odeurs pestilentielles sans s’en offusquer ?
Une solution serait de sanctionner ces autorités municipales chargées de l’assainissement de nos villes à travers des dénonciations fortes et pressantes, pour leur donner la possibilité de se ressaisir. Le cas échéant, les populations des métropoles Urbaines devraient éviter de reproduire les mêmes modèles de dirigeants municipaux, en s’abstenant de les plébisciter à nouveau pendant les élections municipales.
Chaque postulant au poste de Maire de la ville ou d’arrondissement devrait proposer à l’avance son projet professionnel d’assainissement et de reconstruction de nos métropoles Urbaines camerounaises qu’il soumettrait à la haute expertise managériale des urbanistes Camerounais chevronnés afin d’espérer être éligible au poste de responsable municipal.
Il devient superfétatoire de continuer à faire confiance à des gens qui ignorent l’importance des toilettes publiques dans la vie d’une ville dont l’agglomération a augmenté de volume.
Par Jean Paul Nna Mvondo, philosophe psychopédagogue
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