Parmi les Américains décédés en 2023 figurent plusieurs personnalités qui ont marqué de leur empreinte les arts, l’industrie, le sport, les sciences, le droit et la politique.

 

 

L’Amérique a perdu le chanteur Tony Bennett, l’ancien ambassadeur des États-Unis aux Nations unies Bill Richardson, la réalisatrice de documentaires Nancy Buirski, le producteur de télévision Norman Lear, l’ancien secrétaire d’État Henry Kissinger et la légende du basket-ball Willis Reed.

ShareAmerica leur rend hommage à tous et rappelle les contributions de quelques autres personnalités disparues cette année :

Illustration de Sandra Day O’Connor à côté d’un drapeau américain (Département d’État/D. Thompson)
(Département d’État/D. Thompson)

L’ancienne juge de la Cour suprême Sandra Day O’Connor, première femme à siéger à la plus haute instance judiciaire des États-Unis, a ouvert des portes à d’autres femmes. Même classée parmi les meilleurs élèves de sa promotion à la faculté de droit de l’université Stanford, elle n’a pas réussi à décrocher un emploi dans un cabinet d’avocats, où les femmes de loi n’avaient généralement pas la cote à l’époque. Mais elle a été assistante du procureur général de l’Arizona pendant quatre ans et élue sénatrice de l’État de l’Arizona avant de briguer un mandat de juge, qu’elle a obtenu.

En 1981, le président Ronald Reagan l’a nommée à la Cour suprême, où elle a siégé de 1981 à 2006, exerçant une influence considérable. Sa voix a été déterminante dans un arrêt qui autorise une agence fédérale à prendre des mesures de réduction de la pollution atmosphérique face à l’inaction d’un État, et elle a fait pencher la balance pour que la Cour reconnaisse aux gens le droit de consulter un second médecin dans certains cas. Elle est décédée le 1er décembre à l’âge de 93 ans.

 


Illustration de Rosalynn Carter (Département d’État/D. Thompson)
(Département d’État/D. Thompson)

L’ancienne Première dame des États-Unis Rosalynn Carter, épouse de l’ancien président Jimmy Carter, a témoigné devant le Congrès en faveur de l’inclusion des maladies mentales dans les régimes d’assurance-maladie, fait pression pour que les aidants familiaux bénéficient d’un soutien et s’est battue pour les droits des femmes. En fait, elle a souvent été décrite comme la Première dame américaine la plus militante depuis Eleanor Roosevelt.

Compagne de vie et de philanthropie de son époux après le départ de ce dernier de la Maison-Blanche, elle a soutenu avec lui la construction de logements pour les personnes dans le besoin et créé avec lui le Centre Carter, une organisation à but non lucratif qui œuvre à la prévention des conflits, à la défense de la démocratie et à l’éradication des maladies dans le monde entier. En 1999, elle a reçu avec son mari la médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction civile des États-Unis. Elle est décédée le 19 novembre à l’âge de 96 ans.

 


Illustration de Diane Feinstein devant le Capitole (Département d’État/D. Thompson)
(Département d’État/D. Thompson)

La sénatrice de Californie Dianne Feinstein, la femme qui a siégé le plus longtemps dans les annales de la chambre haute, a surmonté une enfance tumultueuse pour s’imposer parmi les pionnières en politique : elle a été la première femme élue à la mairie de San Francisco (1978) et au Sénat fédéral (1992). Championne des causes progressistes telles que le contrôle des armes à feu et le mariage pour tous, elle a exercé son mandat pendant plus de 30 ans au Sénat et a été la première femme à présider les puissantes commissions sénatoriales du règlement et du renseignement. Elle est décédée le 29 septembre à l’âge de 90 ans.

 


Illustration de Jimmy Buffett grattant la guitare sur une plage (Département d’État/D. Thompson)
(Département d’État/D. Thompson)

L’auteur-compositeur-interprète Jimmy Buffett, poète troubadour dont les chansons célèbrent la joie de vivre, a conquis un vaste public avec ses odes aux plages, aux bateaux et aux loisirs. Son style était à la croisée des chemins entre musique country et musique caribéenne, comme dans sa chanson la plus célèbre, « Margaritaville ». S’il projetait l’image de quelqu’un qui aimait bien se la couler douce, Jimmy Buffett se donnait pourtant à fond dans son rôle d’artiste, d’auteur et de spécialiste du marketing, ayant lancé une série de restaurants, de casinos et de communautés de retraités. Il a été intronisé au Nashville Songwriters Hall of Fame en 2006. Il est décédé le 1er septembre à l’âge de 76 ans.

 


Illustration de John Goodenough tenant une pile ronde plate (Département d’État/D. Thompson)
(Département d’État/D. Thompson)

En 2019, le scientifique John Goodenough a partagé le prix Nobel de chimie avec Michael Stanley Whittingham et Akira Yoshino pour leurs travaux sur le développement des batteries lithium-ion, qui ont permis la mise au point des appareils électroniques portables, des stimulateurs cardiaques et des voitures électriques. John Goodenough a dirigé le laboratoire de chimie inorganique de l’université d’Oxford avant de rejoindre le corps professoral de l’université du Texas à Austin en 1986, où il enseignait encore et menait des recherches à l’âge de 97 ans, lorsqu’il a reçu le prix Nobel. Le lauréat le plus âgé dans les annales de cette récompense, il s’est dit reconnaissant de ne pas avoir été contraint de prendre sa retraite à 65 ans. « Quand on est encore en vie à 97 ans, on peut tout faire », a-t-il déclaré. Il est décédé le 25 juin à l’âge de 100 ans.

 


Illustration de Roger Payne, la queue d’une baleine dans un océan en arrière-plan (Département d’État/ D. Thompson)
(Département d’État/ D. Thompson)

Le biologiste Roger Payne a déclenché un élan mondial de conservation après avoir fait découvrir au monde que les baleines se chantent parfois la sérénade. Il a même été enregistré le chant de baleines à bosse dont il a compilé les vocalisations dans un album qui a connu un grand succès en 1970 (Le Chant des Baleines) et qui a sensibilisé le public au sort des cétacés. Comparant leurs chants, interprétés en solo et en ensemble, à des « rivières de sons exubérantes et ininterrompues  », Roger Payne a expliqué qu’ils pouvaient être également entendus sur des milliers de kilomètres à travers un océan. Grâce à sa capacité à émouvoir le monde, la voix des baleines a renforcé le mouvement contre la chasse commerciale du mammifère. En outre, Roger Payne a fondé l’association Ocean Alliance qui étudie et protège les baleines et leur milieu. Il est décédé le 10 juin à l’âge de 88 ans.

 


Illustration de Grace Bumbry en train de chanter (Département d’État/D. Thompson)
(Département d’État/D. Thompson)

La cantatrice Grace Bumbrya fait tomber les barrières raciales en devenant la première artiste noire à se produire au Festival de Bayreuth en Allemagne, où elle a interprété, en 1961, le rôle de Vénus dans l’opéra « Tannhäuser » du compositeur Richard Wagner. Son engagement dans la troupe a d’abord suscité la controverse, mais sa voix souple de mezzo-soprano a rapidement conquis les critiques. (Lors de la première, le public l’a ovationnée pendant 30 minutes et l’a rappelée au rideau 42 fois.) Après avoir connu un grand succès en tant que mezzo, elle a surpris le monde de l’opéra en passant à des rôles de soprano dans les années 1970, et interprètera des rôles dans les deux registres à partir de ce moment-là. Grace Bumbry a ouvert la voie à d’autres chanteurs noirs et en 2009, a reçu le prix artistique du Kennedy Center des mains du président Barack Obama. Elle est décédée le 7 mai à l’âge de 86 ans.

 


Illustration d’Harry Belafonte en train de chanter (Département d’État/D. Thompson)
(Département d’État/D. Thompson)

Le chanteur et acteur engagé Harry Belafonte, né à New York de parents jamaïcains, a popularisé le style de musique calypso aux États-Unis dans les années 1950 et 1960 avec ses reprises de succès tels que « Day-O », « Matilda » et « Jamaica Farewell ». Il a également joué dans de nombreux films, dont la comédie musicale Carmen Jones (1954) et le film Une île au soleil (1957). Allié de Martin Luther King et d’autres figures majeures du mouvement des droits civiques, Harry Belafonte s’est battu contre l’apartheid en Afrique du Sud et a été l’élément moteur à l’origine de la chanson « We Are the World » produite en 1985 en soutien à l’aide humanitaire au Soudan et à l’Éthiopie. Son envie de s’engager pour les autres lui a été, selon lui, instillée par sa mère, qui lui donnait le conseil suivant : « Ne laisse jamais l’injustice se produire sans contestation. » Harry Belafonte a reçu un prix honorifique du Kennedy Center en 1989, une médaille nationale des arts en 1994 et un Grammy pour l’ensemble de sa carrière en 2000. Il est décédé le 25 avril à l’âge de 96 ans.

 


Illustration de Judith Heumann parlant à une foule (Département d’État/D. Thompson)
(Département d’État/D. Thompson)

Judith Heumann, surnommée la « mère du mouvement pour les droits des personnes handicapées », a été à l’avant-plan d’importantes manifestations, et contribué à la promulgation de lois relatives aux droits des personnes en situation de handicap aux États-Unis. Survivante de la polio dans son enfance, elle se déplaçait en fauteuil roulant. Mais elle rejetait les clichés sur sa condition et celle des autres personnes handicapées : « Pour moi, le handicap ne devient une tragédie que lorsque la société ne parvient pas à fournir ce dont nous avons besoin pour vivre, comme des opportunités d’emploi ou des bâtiments sans obstacles, par exemple. » À travers ses travaux à la Banque mondiale et en tant que conseillère spéciale du département d’État pour les droits internationaux des personnes handicapées, Judith Heumann a défendu la place centrale de ces droits dans le développement international et la politique étrangère. Elle est décédée le 4 mars à l’âge de 75 ans.

 


Illustration de Wayne Shorter tenant un saxophone (Département d’État/D. Thompson)
(Département d’État/D. Thompson)

Le saxophoniste et compositeur Wayne Shorter est largement reconnu comme l’un des artistes de jazz les plus originaux et créatifs des 60 dernières années. Il a collaboré étroitement avec d’autres grands noms du jazz, tels que Miles Davis et Art Blakey, et il a cofondé l’ensemble de jazz fusion Weather Report. Lauréat de 12 Grammy Awards, Wayne Shorter était célèbre pour sa polyvalence et ses solos inventifs au saxophone ténor et soprano, passant librement du bebop à l’improvisation. « Quand on monte sur scène, on doit mettre de côté tous les Grammy, les éloges et les articles de presse, a-t-il un jour déclaré au Washington Post. On y va en pyjama et on doit se livrer. » Wayne Shorter, lauréat d’un prix du Kennedy Center en 2018, est décédé le 2 mars à l’âge de 89 ans.


Illustration de Burt Bacharach assis à un piano et des statuettes de récompenses derrière lui (Département d’État/D. Thompson)
(Département d’État/D. Thompson)

 

Le compositeur Burt Bacharach a créé plus de 70 morceaux qui ont fait partie du Top 40, au cours d’une carrière qui a commencé dans les années 1950. En compagnie du parolier Hal Davis, il a créé des classiques, tels que la chanson « I Say a Little Prayer » (chantée par Aretha Franklin), « The Look of Love » (chantée par Dusty Springfield) et « Raindrops Keep Fallin’ on My Head », qui a remporté un Oscar et un Grammy. Ses collaborations avec la chanteuse Dionne Warwick ont donné naissance à plusieurs succès durables, dont « Walk On By » et « Do You Know the Way to San Jose ». Souvent cité comme l’une des figures les plus importantes et influentes de la musique pop américaine du XXe siècle, Burt Bacharach est décédé le 8 février à l’âge de 94 ans.

 

 

 

 

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