Liberté de la presse aux Comores : Quatre journalistes font appel de leur condamnation
► Selon le Comité de Protection des Journalistes (CPJ) quatre journalistes comoriens ont fait appel, de leur condamnation pour avoir rendu publiques des allégations d’agression sexuelle.
[ A5 NEWS ] – Dans son communiqué du 20 septembre 2023, le CPJ indique que les autorités comoriennes ne doivent pas s’opposer au recours en appel des quatre journalistes. Le 31 août 2023, Ils ont fait appel de leur condamnation pour diffamation et insultes. Leur péché, c’est d’avoir rendu publiques des allégations d’inconduite sexuelle à l’encontre de dirigeants anonymes de l’Office de Radio et Télévision des Comores (ORTC).
« Le 24 août, le tribunal de Moroni a condamné les quatre journalistes à neuf mois de prison avec sursis et à une amende de 150 000 francs comoriens (325 dollars) chacun pour diffamation et insultes », précise le communiqué du Comité de Protection des Journalistes.
Plainte d’Hablani Assoumani
Les accusations et les condamnations prononcées par le tribunal correctionnel de la capitale comorienne, font suite à une plainte déposée par Hablani Assoumani, Directeur des Opérations de l’ORTC, pour des ‘’allégations diffamatoires d’attouchements sexuels’’ dénoncées lors d’une rencontre organisée le 17 janvier 2023 entre le président comorien Azali Assoumani et les journalistes, et reprises ensuite dans les médias, selon ces sources et une copie de la citation à comparaître de l’un des journalistes que le CPJ a pu consulter.
Parmi les journalistes condamnés figurent Andjouza Abouheir, vice-président du syndicat des journalistes, et Toufé Maecha, ancien directeur de l’ORTC, qui ont tous deux fait des commentaires liés aux allégations lors de la rencontre du 17 janvier ; ainsi qu’Abdallah Mzembaba, correspondant de Radio France Internationale, et Oubeidillah Mchangama, reporter de la chaîne privée FCBK FM, qui ont tous deux publié des reportages sur ces allégations, ont déclaré les quatre journalistes au CPJ.
Rôle essentiel des médias
Une date d’audience pour le recours en appel des journalistes n’a pas encore été fixée, selon Saïd Mohamed Saïd Hassane, avocat de Mzembaba, qui s’est entretenu avec le CPJ via une application de messagerie.
« Les journalistes jouent un rôle essentiel dans la dénonciation de l’inconduite sexuelle sur les lieux de travail dans le monde entier. Les autorités comoriennes doivent s’attacher à enquêter sur ces allégations, et ne pas chercher à dissuader les journalistes de demander des comptes aux personnes au pouvoir », a déclaré Angela Quintal, Coordinatrice du Programme Afrique du CPJ, à Durban en Afrique du Sud.
Le CPJ a contacté le secrétaire du directeur général de l’ORTC, Mohamed Abdou Mhadji, via une application de messagerie, mais celui-ci s’est refusé à tout commentaire. Les appels du CPJ au ministère de la Justice des Comores, via le numéro indiqué sur sa page Facebook, sont restés sans réponse.
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