Un exercice massif des forces aériennes de l’OTAN perturbe les vols de passagers
► Les compagnies aériennes assurant des vols de passagers en Allemagne et dans les environs sont plus ou moins anxieuses, car un exercice massif de l’OTAN est en train de fermer ou restreindre une grande partie de l’espace aérien de l’Allemagne.
Francfort | “Air Defender 23”, le plus grand exercice de déploiement des forces aériennes de l’OTAN, auquel participent 10.000 militaires et 250 avions de combat de 25 pays, a débuté lundi et durera jusqu’au 23 juin.
Selon un porte-parole du contrôle aérien allemand, l’exercice, qui se déroule principalement dans l’espace aérien de l’Allemagne, aura un impact considérable sur les vols de passagers.
En conséquence, jusqu’à 800 vols de passagers devront être déroutés, et environ 40% d’entre eux devront parcourir des distances plus longues d’environ 110km, a-t-il précisé.
Les passagers devront faire face à d’éventuels retards, à des temps de vol prolongés et à des annulations au cours de ces deux semaines.
La démonstration de puissance militaire de l’OTAN intervient alors que la crise ukrainienne fait rage.
“S’ils veulent utiliser les manœuvres pour manifester, pour intimider les autres, c’est toujours le mauvais signe”, a estimé Thomas Wefing, l’un des habitants qui sont descendus dans la rue pour protester contre cet exercice.
L’OTAN affirme que l’exercice, conçu en 2018, ne vise nulle part. Cependant, M. Wefing a confié à Xinhua qu’il pense que l’exercice irriterait la Russie et aggraverait la situation en Ukraine.
“Ce n’est pas la Russie qui constitue une menace pour l’Europe, mais les Etats-Unis, qui considèrent la domination du continent eurasien comme une condition préalable à leur dominance mondiale”, a-t-il dénoncé.
Faisant écho à l’inquiétude de M. Wefing, Egon Roth, un autre manifestant, est convaincu que la crise ukrainienne ne peut être résolue que par la voie diplomatique au lieu d’utiliser des armes.
Jochen Scholz, expert en sécurité et ancien officier militaire, craint que l’exercice militaire ne soit exploité pour instiller l’idée erronée que la Russie menace la sécurité de l’Europe.
“Ce n’est pas la Russie qui constitue une menace pour l’Europe, mais les Etats-Unis, qui considèrent la domination du continent eurasien comme une condition préalable à leur dominance mondiale”, a-t-il dénoncé.