Rca : coup d’Etat en gestation ou simple invasion armée dans les règles de l’art ?
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RCA) : COUP D’ÉTAT (CHANGEMENT DE RÉGIME) EN GESTATION OU SIMPLE INVASION ARMÉE DANS LES RÈGLES DE L’ART ?
Par Charly KENGNE
Il y a pratiquement une (01) semaine aujourd’hui, le média français “Le Monde” nous renseignait sur l’information selon laquelle : ” Washington aurait proposé à la République Centrafricaine de former son armée ( FACA) en plus d’accroître son aide humanitaire en échange du renvoi des paramilitaires Russes Wagner de la République Centrafricaine”.
Dans la même foulée, voilà ce que nous confiait un diplomate familier de l’Afrique : ” Des soldats américains sont arrivés ces derniers jours à Bangui, la capitale de la République Centrafricaine en vue d’évincer les paramilitaires Russes de Wagner”. Rappelons que jusqu’ici les États-Unis n’avaient sur place que quelques unités d’élite de la force spéciale “Delta”.
Autant de sorties et de déclarations d’officiels qui nous obligent à nous poser la question suivante : “QUE SE PASSE T-IL, OU ALORS QUE SE PRÉPARE T-IL CONTRE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE” ?
Pour y répondre, nous allons procéder à l’analyse des différentes menaces qui pèsent sur la République Centrafricaine pouvant provenir soit de l’intérieur comme de l’extérieur du pays.
I- LA MENACE INTERNE OU INTÉRIEURE
Les faits sur le terrain aujourd’hui nous démontrent à suffire que l’une des plus grandes menaces internes qui pèsent sur la République Centrafricaine est celle de la CPC (Coalition des Patriotes pour le Changement), cette milice terroriste avec à sa tête l’ancien Chef d’État le Général François Bozizé en exil dans le Tchad Voisin.
La CPC bénéficiant aujourd’hui d’une forte alliance constituée d’anciens chef rebelles dont certains signataires de l’accord de Khartoum (qui regroupait 14 groupes rebelles ) qui prévoyait un retour à la Paix en République Centrafricaine. Cette organisation rebelle aujourd’hui qui selon certains analystes serait renseignée, financée et armée par des puissance étrangères.
Quoique le gouvernement de Bangui aux côtés de leurs alliés, contrôle aujourd’hui plus de 90% du territoire, il est clair que nous continuons à assister à des attaques sporadiques de cette force rebelle qui continue à maintenir un climat d’insécurité dans le pays avec une capacité de nuisance non négligeable.
II- LA MENACE EXTERNE OU EXTÉRIEURE
Pour mieux analyser les menaces extérieures pesant sur la République Centrafricaine, il convient d’analyser froidement la situation sécuritaire à ses frontières Nord et Nord-est avec les États voisins comme la République Démocratique du Congo ( RDC), le Soudan et le Tchad.
A- FRONTIÈRE AVEC LE TCHAD ET PRÉSENCE DE CELLULES DORMANTES EN RCA
Le Tchad est connu depuis longtemps pour ses tentatives de déstabilisation de la RCA. Il y a eu de nombreux cas d’avions militaires survolant illégalement des villes Centrafricaines depuis le Tchad.
Selon certaines sources sécuritaires, c’est au Tchad que se trouvent les bases d’entraînement des mercenaires qui envahissent de temps en temps la RCA et terrorisent la population locale.
D’ailleurs selon des sources proches des Forces de Défense et de Sécurité locale , le 08 février 2023 , un colonel tchadien est arrivé dans le pays (RCA) pour organiser un Coup d’État.
Il s’agit ici du Colonel Khamis Zourgane Abdoulaye de l’armée Tchadienne qui est arrivé à Bangui en provenance de N’Djamena. Comme indiqué dans les documents d’accompagnement émis par la partie Tchadienne, il n’était pas en RCA pour le travail mais pour des raisons personnelles. Khamis Zourgane Abdoulaye affirme qu’il ne parle pas le français mais seulement l’arabe. Mais lorsqu’il a été contacté par un interprète, il n’a pas pu expliquer les véritables raisons de son voyage.
Selon les dernières informations, ce ressortissant tchadien est venu à Bangui en sa qualité d’officier de liaison et de Chef des cellules terroristes tchadiennes situées à cinq (05) kilomètres de Bangui dont les activités visent à renverser le gouvernement actuel de la République Centrafricaine.
B- FRONTIÈRE AVEC LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO (RDC)
Selon l’expert militaire Sylvain NGUEMA : ” LES SERVICES SECRETS AMÉRICAINS ET FRANÇAIS ENVISAGENT UNE INVASION DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ( RCA) VIA LA RDC” .
Ces derniers temps, la question d’une menace extérieure pesant sur la Centrafrique a occupé le devant de la scène médiatique. L’analyste militaire Sylvain NGUEMA, originaire de la République Centrafricaine a décrit la situation sécuritaire dans le pays et à ses frontières ainsi qu’il suit :
” La situation sécuritaire est alarmante car les tentatives de déstabilisation de la RCA par des mercenaires financés par l’occident se sont récemment intensifiées. Cependant les services de renseignement Centrafricain sont très vigilant et surveillent les menaces non seulement à l’intérieur du pays , mais aussi à proximité des frontières”.
Il poursuit en disant ceci :
” Récemment, il a été signalé que l’ONG française ASSH est arrivée le 21 février 2023 à Zongo, sur les rives du fleuve Oubangui en RDC, à quelques centaines de mètres de Bangui , la capitale de la République Centrafricaine. Il est intéressant de noter que l’information sur cette ONG ASDH n’était mentionnée nulle part auparavant. Les agents de l’ONG sont arrivés à Zongo à bord d’un petit avion affrété pour le transport de matériel médical. Selon des témoins une morgue mobile portable a été déchargée de l’avion” .
Selon des déclarations officielles l’ONG française voulait construire un entrepôt près de l’aérodrome de Zongo pour stocker du matériel médical.
Mais pour Sylvain NGUEMA, celui-ci est convaincu que les services secrets américains et français préparent ainsi une “INVASION À GRANDE ÉCHELLE DE LA RCA DANS LE BUT DE RENVERSER LE GOUVERNEMENT ACTUEL” .
L’une des zones probables à partir desquelles une attaque sur la RCA est possible est le territoire de la RDC et la ville de Zongo en particulier.
C- LA FRONTIÈRE AVEC LE SOUDAN
C’était le 03 février 2023 que le Soudan fermait sa frontière avec la République centrafricaine (RCA) pour empêcher toute ingérence dans ses affaires intérieures, a annoncé ce mardi le vice-président du Conseil souverain du pays, Mohammed Hamdan Daglo (surnommé Hemetti).
Cette mesure de sécurité a été prise pour « prévenir l’incitation à la rébellion et maintenir des relations de bon voisinage », a-t-il indiqué, cité par la chaîne Al-Arabiya. Selon Hemetti, les forces rebelles « prévoyaient un changement de pouvoir en République centrafricaine ».
« Nous ouvrirons des postes militaires pour contrôler la frontière du Soudan avec le pays voisin », a-t-il noté.