Un forum régional sur l’avenir des systèmes alimentaires résilients en Afrique organisé par le Centre mondial pour l’adaptation et la Banque africaine de développement
▌Le forum a réuni des parties prenantes venues de ministères de l’agriculture, d’agences gouvernementales connexes, d’instituts de recherche publics, d’organisations d’agriculteurs, d’universités et d’organisations.▌
Le Centre mondial pour l’adaptation (GCA), en collaboration avec la Banque africaine de développement et l’Institut Wangari Mathai, viennent de clore un forum régional de trois jours sur l’avenir des systèmes alimentaires résilients en Afrique.
Ce forum, qui avait pour thème « L’avenir des systèmes alimentaires résilients en Afrique – Solutions numériques de l’AAAP face aux changements climatiques », a dispensé une formation pour renforcer la capacité des parties prenantes d’Afrique de l’Est à concevoir et mettre en œuvre des solutions pour améliorer la sécurité alimentaire et la résilience climatique, ainsi qu’à faciliter le partage de connaissances entre agriculteurs sur les méthodes pour intensifier l’utilisation des Services de conseil numériques tenant compte du climat.
Les services de conseil numériques tenant compte du climat sont des outils et des plateformes qui intègrent les informations climatiques dans la prise de décision en agriculture. Ces services vont des applications mobiles numériques à la radio et aux plateformes en ligne, en passant par l’impression numérique de bulletins fondés sur des modèles climatiques et des services de vulgarisation qui utilisent des plateformes d’information climatique.
Ces Services de conseil numériques tenant compte du climat offrent des opportunités cruciales pour renforcer la résilience des petits producteurs face à l’aggravation des impacts des changements climatiques. Depuis les prévisions saisonnières jusqu’aux avis de ravageurs, des services bien conçus donnent aux producteurs les ressources nécessaires pour s’adapter aux chocs climatiques et planifier en fonction des nouvelles conditions climatiques.
À l’échelle mondiale, plus de 300 millions de petits exploitants agricoles ont un accès limité ou inexistant à ces services, parce que la prestation de services est encore fragmentée, non viable au-delà des cycles de projet et qu’elle n’atteint pas le dernier kilomètre.
S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture du forum, Patrick Verkooijen, PDG du Centre mondial pour l’adaptation, a appelé à un soutien financier urgent pour mettre l’Afrique sur la voie de la souveraineté alimentaire.
« L’Afrique a besoin d’un soutien urgent pour intensifier la mise en œuvre de solutions d’adaptation qui donnent déjà de bons résultats pour l’irrigation, le développement de semences résistantes à la sécheresse, la diversification des cultures et du bétail », a-t-il déclaré.
« Avec le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique, l’AAAP, nous sommes en train de déployer un projet de 350 millions de dollars pour renforcer la résilience en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la Corne de l’Afrique, en mobilisant les nouvelles technologies climatiques numériques pour les informations sur les marchés, les produits d’assurance, les services financiers qui peuvent et doivent être adaptés aux besoins des petits exploitants agricoles », a-t-il ajouté.
S’exprimant au nom de Nenna Nwabufo, directrice générale régionale pour l’Afrique de l’Est de la Banque africaine de développement, Pascal Sanginga, directeur régional du secteur de l’agriculture et des agro-industries, a souligné que ce forum arrivait à point nommé, juste après le Sommet Dakar 2 « Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience » , récemment organisé par la Banque africaine de développement.
« Le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique contribue déjà à combler le déficit d’adaptation de l’Afrique en aidant les pays africains à opérer un changement transformationnel dans leurs trajectoires de développement, en plaçant l’adaptation et la résilience aux changements climatiques au centre de leurs politiques, programmes et institutions. Il ne fait aucun doute que l’AAAP sera un élément fort des Pactes nationaux de fourniture de denrées alimentaires et de produits agricoles, pour accélérer la transformation des systèmes alimentaires africains et bâtir une Afrique plus résiliente », a-t-il déclaré.
Le vice-recteur de l’université de Nairobi Stephen Kiama Gitahi, qui a réaffirmé la pertinence du forum, a souligné que 70 % de la population d’Afrique de l’Est vit en milieu rural et dépend de l’agriculture pour sa subsistance. Il a encouragé les formateurs à simplifier les modules, de manière à dissiper les craintes liées à la technologie et à accélérer l’adaptation des agriculteurs ruraux. Il a convoqué l’héritage de Wangari Maathai : « Nous reconnaissons qu’il existe des lacunes en matière d’adaptation aux changements climatiques dans les communautés rurales et que ces lacunes peuvent être comblées de manière intelligente, grâce à l’utilisation de l’agriculture numérique respectueuse du climat et des innovations climatiques, afin de produire un impact important sur la conservation dans notre région. »
Le forum a réuni des parties prenantes venues de ministères de l’agriculture, d’agences gouvernementales connexes, d’instituts de recherche publics, d’organisations d’agriculteurs, d’universités et d’organisations à but non lucratif travaillant sur l’adaptation aux changements climatiques pour assurer la sécurité alimentaire en Afrique de l’Est. Les participants venaient notamment de Djibouti, d’Érythrée, du Soudan du Sud, du Burundi, du Rwanda, de Maurice, de Tanzanie, des Seychelles, du Soudan, d’Éthiopie et du Kenya.