Défis du continent africain : restructuration des armées
Par Charly KENGNE
I- L’URGENCE DE LA RESTRUCTURATION DE NOS ARMÉES
Nos armées actuelles sont des legs coloniaux et pour la plupart portaient initialement le sceau de “FORCE PUBLIQUE” et non d’armée pour la simple raison qu’à la différence d’une véritable armée nationale dont les missions sont les suivantes :
1- Défendre l’intégrité du territoire national ;
2- Protéger et sécuriser les biens et personnes ;
3- Protéger et défendre les institutions de la République.
Le rôle de ces “Forces Plubiques” était de mater, réprimer toute rébellion pouvant naître à l’intérieur des anciennes colonies et non de répondre efficacement à toutes menaces transgenres venant de l’extérieur et pouvant porter atteinte à l’intégrité ou la sécurité de l’État.
Donc une fois le colon parti, on leur a donné le nom d’ ”Armée Nationale” (par abus) ce qui est une véritable aberration. Voilà pourquoi à chaque fois qu’une rébellion éclate dans nos pays respectifs, il suffit qu’elle soit un temps soit peu bien organisée, elle finit par mettre en mal ou même en déroute nos armées nationales. Justement parce que pour la plupart de nos armées les transformations qui permettraient de faire passer ces anciennes “Forces Publique” à Armée Nationale n’ont pas été faites par les ordres gouvernants qui se sont succédés à la tête de nos États. À la différence de quelques États près, je prends pour exemple ici le Cameroun qui par son Commandant en Chef à la personne du Président de la République, Son Excellence Paul BIYA avait compris en son temps l’urgence d’une véritable transformation de notre armée. Raison pour laquelle il initie au début des années 2000 le Concept ARMÉE- NATION avec pour principe l’INTERARMISATION DES ARMÉES axée sur trois (03) grands points :
1- Rajeunissement des troupes
2- Professionnalisation des troupes
3- Équipement des troupes
Et les faits finissent par lui donner raison aujourd’hui, la preuve devant les menaces auxquelles font face l’armée Camerounaise, contrairement à d’autres armées nationales en Afrique, l’armée nationale Camerounaise y fait face seule sans aucun soutien extérieur, au-delà du respect de ses engagements sous régionaux et internationaux.
C’est également ce qui est entrain d’être fait (Restructuration de l’Armée Nationale) par le Mali et la République Centrafricaine, vous pouvez comprendre tout l’acharnement de la soi-disant “Communauté Internationale” autoproclamée contre ces pays.
D’où mon interpellation à la “RESTRUCTURATION DES ARMÉES AFRICAINES” comme défis majeurs du continent africain.
Et je puis vous rassurer que c’est très bien pensé (Cette volonté à maintenir nos armées dans les vieux schémas coloniaux) et cela s’est fait avec la complicité du Colon d’hier parti mais qui s’est assuré de laisser la place à un Colon sauf que contrairement à celui d’hier, celui qui est là présentement a la même couleur de peau que vous et moi.
II- ARMÉE NATIONALE/ARMÉE STRATÉGIQUE
La différence entre une Armée Nationale et une Armée Stratégique se résume dans sa capacité au delà des missions citées plus haut, mais dans sa capacité à prospecter, identifier et neutraliser toute menace à venir et ce en intégrant les prouesses technologiques précisément dans le domaine de la ” DEFENSE AÉRIENNE”. Hier une armée nationale forte reposait principalement sur l’effectif, le nombre de matériels de guerre et le budget alloué à la Défense. Ce qui aujourd’hui est totalement “FAUX”.
Pour mieux me faire comprendre, la plus grande des armées aujourd’hui à l’échelle mondiale à ce qu’il paraît se trouve être les États-Unis d’Amérique, ils ont le plus grand arsenal militaire au monde, le plus grand budget alloué à la défense ( près de 700 milliards de dollars). Mais à la différence des États-Unis d’Amérique, vous avez un pays comme la Fédération de Russie dont le budget de la défense est un peu plus de 60 milliards de dollars mais qui démontre aujourd’hui qu’à la différence des États-Unis d’Amérique, elle a une armée toute aussi puissante et forte et peut-être même plus forte que celle des États-Unis d’Amérique, la preuve peut se lire sur le théâtre Ukrainien.
Pourquoi ?
Pour la simple raison qu’elle n’est pas restée dans les vieux schémas des années 80 qui définissaient les critères de classification des armées nationales sur l’effectif, le budget, le matériel. Elle a su malgré un budget très inférieur à celui des États-Unis, elle a su développé sa défense aérienne et aérospatiale de nature à toujours avoir le dessus sur un théâtre de guerre et ce, par le biais de son industrie militaire à développer des armes stratégiques telles que les armes hypersoniques ( AVANGARDS, KINJAL, SATAN II, POSÉIDON).
Des armes stratégiques qui sur tous les théâtres de combat ( Air, mer, terre) offrent l’avantage stratégique à l’armée Russe sur n’importe quelle armée au monde. Fort du constat des forces de l’armée Américaine, l’armée Russe comme d’autres armées ( Chine) ont simplement fait basculer la balance en développant leur force militaire sur la base des faiblesses du camp d’en face d’où l’importance et l’urgence “STRATÉGIQUE”. Car peu importe vos forces, vous avez tout aussi des faiblesses et la stratégie prend naissance dans l’analyse de ses faiblesses afin de développer ses forces sur la base de ses faiblesses et c’est ce qu’ont fait les armées Russes et chinoises au point de pouvoir inverser aujourd’hui le rapport de force.
Rappelons également que selon certains Analystes et Stratèges Américains, dans le développement des armes stratégiques, armes hypersoniques, la Russie aurait près de 15 ans d’avance sur les États-Unis.
👤 Charly KENGNE est de nationalité camerounaise, titulaire d’un Postgraduate Diploma en Security and Intelligence Management Majoring in Aviation Security and Intelligence d’Accra au Ghana. Il est également Associate-Member à l’ISC ( Indépendent Security Council) qui est une organisation internationale des professionnels, experts des questions de Sécurité/ Défense à l’échelle internationale dont le Secrétariat général est à Accra et le Président à la personne du Dr Martin Wright ( l’ancien Commissaire de Scotland Yard) est par ailleurs président du GCIS ( Global Center for Intelligence and Security).
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