Des experts indépendants de l’ONU* ont appelé, vendredi, tous les mercenaires et les entrepreneurs privés liés aux mercenaires à quitter la Libye, affirmant que leur départ est attendu depuis longtemps et qu’il s’agit d’« une condition préalable essentielle à la tenue d’élections pacifiques » prévues plus tard dans l’année.

NEW YORK, USA, le 02 Août 2021,-/African Media Agency (AMA)/-« Neuf mois après l’accord de cessez-le-feu appelant au retrait des forces étrangères et des mercenaires de Libye, les mercenaires et les entrepreneurs militaires et de sécurité privés continuent d’opérer dans le pays », a déclaré la présidente du Groupe de travail de l’ONU sur l’utilisation de mercenaires, Jelena Aparac.

« Leur recrutement et leur présence continus en Libye entravent les progrès du processus de paix et constituent un obstacle pour les prochaines élections », a-t-elle ajouté.

Des entrepreneurs privés bien entraînés et bien armés, originaires de Russie, de Syrie, du Soudan et du Tchad, opérant en Libye, dont certains répondent aux critères définissant les mercenaires, pourraient également affecter négativement la sécurité et la stabilité d’autres pays de la région, ont averti les experts.

Entreprendre des élections sûres et sécurisées

Les experts ont souligné que ces mercenaires et les acteurs qui leur sont liés doivent partir immédiatement, et qu’il doit être mis fin immédiatement au transfert d’armes et de matériel militaire en Libye.

« Nous appelons la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour aider ce processus », a déclaré M. Aparac.

Les participants du Forum de dialogue politique libyen facilité par les Nations Unies ont convenu d’une feuille de route pour des élections nationales crédibles, inclusives et démocratiques, qui doivent se tenir le 24 décembre 2021.

« Si les élections doivent avoir lieu en décembre 2021 comme prévu, les Libyens doivent pouvoir entreprendre ce processus dans un environnement sûr et sécurisé, et la présence de ces acteurs y fait obstacle », a déclaré M. Aparac.

Le recours aux mercenaires contribue à l’escalade du conflit

En juin 2020, le groupe de travail de l’ONU a averti que le recours à des mercenaires et à des acteurs connexes depuis 2019 avait contribué à l’escalade du conflit en Libye et sapé le processus de paix, ce qui constituait une violation de l’embargo sur les armes existant imposé par le Conseil de sécurité des Nations Unies. À l’époque, ils avaient exhorté les gouvernements à enquêter sur toutes les allégations de violations des droits de l’homme et du droit humanitaire.

« Un an plus tard, et dans la perspective des élections, nous restons préoccupés par le fait que tout processus politique visant à établir une paix durable doit inclure un véritable engagement en faveur des droits de l’homme », ont déclaré les experts.

« Il doit y avoir une véritable obligation de rendre des comptes pour les abus commis par les mercenaires, les acteurs liés aux mercenaires et les entrepreneurs privés », ont affirme les experts.

Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info. 

NOTE

Les Rapporteurs spéciaux et Experts indépendants font partie de ce que l’on appelle les Procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les Procédures Spéciales, le plus grand corps d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations Unies, est le nom général donné aux mécanismes indépendants d’enquête et de surveillance du Conseil qui s’occupent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les parties du monde. Les experts des Procédures spéciales travaillent sur une base volontaire. Ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et servent à titre individuel.

Source : African Media Agency (AMA)

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