Gestion des déchets : Promoged , la longue attente des populations sénégalaises
Elaboré en 2014 dans le cadre de la seconde phase du Programme National de Gestion des Déchets (PNGD), le Projet de Promotion de la Gestion intégrée et de l’Économie des déchets solides (PROMOGED) avait pour objectif d’améliorer la gestion des déchets solides dans les communes ciblées, ainsi qu’au renforcement de la gouvernance du secteur en général au Sénégal. Après le renvoi de la date de lancement en mai dernier, les populations attendent avec impatience le kick-off de ce projet phare dans le domaine de la gestion des déchets au Sénégal.
A5 NEWS – Le 15 février 2020, Abdou Karim FOFANA, Ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène Publique, avait présidé à l’ouverture de l’atelier de partage d’expertises afin de concevoir un document opérationnel participatif sur les mesures d’urgence à prendre avant le démarrage du projet de résorption de la décharge de Mbeubeuss. Cet atelier, au regard de l’urgence annonçait ainsi les couleurs au public sur un lancement imminent du PROMOGED. Par la suite, une date a été arrêtée pour le lancement officiel du programme celle du 06 mai 2021.
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Mais le mercredi 05 mai, à la grande surprise de l’opinion publique, le Ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène Publique annonçait à travers un communiqué, le report par le gouvernement sénégalais, du lancement du Projet pour la promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides, à une date ultérieure.
Les acteurs impliqués dans le PROMOGED
Dans la mise en œuvre du PROMOGED, trois acteurs ont été mis à contribution à savoir les acteurs publics, les acteurs privés et les Partenaires Techniques et Financiers en l’occurrence la Banque Mondiale (BM), l’Agence Française de Développement (AFD), l’Agence Espagnole pour la Coopération Internationale (et le Développement AECID) et la Banque Européenne d’Investissement (BEI).
L’Etat du Sénégal, à travers le Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène Publique est le principal acteur du PROMOGED. La mise en œuvre technique du projet sera assurée par l’Unité de Coordination de la Gestion des déchets solides (UCG), placée sous la tutelle du Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène Publique.
Les retombées du PROMOGED
Avec un coût total estimé à 136 millions d’euros, le PROMOGED renforcera la gouvernance en matière de gestion des déchets solides au Sénégal. Il améliorera les services de gestion des déchets solides dans les sept villes ciblée par le projet à savoir Dakar, Thiès, Saint-Louis, Matam, Ziguinchor, Sédhiou et Kolda. Il aboutira aussi à la création de sept centres d’enfouissement techniques, de points de regroupement normalisés et de centres de tri et de transfert de déchets solides.
Grâce au PROMOGED, près de six millions de Sénégalais vivant dans sept régions du pays pourront bénéficier des services de qualité en matière de gestion des déchets. Par ailleurs, il permettra à 5 000 personnes de bénéficier de formations, avaient indiqué les responsables du projet.
Développement de l’économie circulaire
Dans une perspective de lutte contre les changements climatiques, qui inclue la protection de l’environnement et la réduction de la pollution atmosphérique et marine, le PROMOGED améliorera à coup-sûr le ramassage, le transport, le recyclage et l’élimination des déchets au Sénégal.
Au-delà de la diminution de la pollution, le PROMOGED contribuera au développement de l’économie circulaire au Sénégal où Recuplast et Ciprovis, deux acteurs privés majeurs de la prise de conscience écologique, redonnent une seconde vie aux déchets plastiques.
Selon Senegalmouvement.sn , « Recuplast est une initiative de Proplast Industrie, le N°1 du recyclage plastique au Sénégal. » Il s’agit en réalité d’un système de réseau de collecte et points de ventes pour acheter les matières premières plastiques et ainsi vendre des produits issus du recyclage. « Recuplast a pour objectif de préserver l’environnement, en éliminant la prolifération de matières plastiques dans les rues. Ainsi, elle lutte contre le chômage et la pauvreté grâce à la création d’emplois verts », nous apprend nos confrères.
La start-up sénégalaise Ciprovis, lancée par Abdoul Mbakhy en 2014, a pour ambition de trier les déchets, de les recycler ainsi que de sensibiliser la population à l’écologie.
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