L’impact de l’exclusion de la Biélorussie de l’espace aérien de l’Union Européenne
Accusée d’avoir détourné un avion de la Compagnie irlandaise RYANAIR le dimanche 23 mai 2021, pour arrêter un opposant, 24 heures après, les pays membres de l’Union Européenne (UE) ont isolé le pays en bannissant de l’espace aérienne de l’Union tous les vols en provenance ou à destination de la Biélorussie. Cette décision, malgré son importance est lourde de conséquences tant pour le secteur aérien biélorusse que pour le secteur aérien européen.
A5 NEWS – Dans le but de riposter au détournement de l’avion de RYANAIR et sanctionner le régime du président Alexandre Loukachenko, l’UE a recommandé aux compagnies aériennes de ne plus survoler la Biélorussie.
A l’unisson du Royaume-Uni et de l’Ukraine, Bruxelles a par ailleurs annoncé la fermeture de l’espace de l’union aux avions Belarus. A peine annoncé, les compagnies aériennes de l’UE à l’instar d’Air France, KLM, Lufthansa, Finnair, SAS et bien d’autres ont observé cette recommandation. Des compagnies asiatiques en l’occurrence Singapore Aitlines et la compagnie japonaise ANA se sont jointes à l’initiative européenne. Malgré l’audace d’une telle initiative qui par ailleurs frappe un Etat en violation du droit international, a un impact certain sur les compagnies aériennes étrangères et la Biélorussie.
Un lourd tribu pour les compagnies aériennes
Selon Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, près de 2.500 appareils effectuant des vols commerciaux empruntaient en moyenne chaque semaine l’espace aérien biélorusse. Depuis le déclenchement de la crise sanitaire, nombre de vols long-courriers a drastiquement été réduit impactant le trafic dans cet espace. Mais, avant l’incident de piratage de dimanche dernier, quelques appareils survolaient encore la Biélorussie.
Les compagnies sont obliger de contourner l’espace biélorusse ce qui implique plus de distance à parcourir. En effet, pour les liaisons entre l’Europe et l’Asie, contourner la Biélorussie représentera une complication. Pourtant, au Belarus de nombreuses routes aériennes sont possibles sur ces trajets, souvent dictées par la météo.
Sur le plan sécuritaire, il y a un risque quoique limité pour les appareils. En effet, les compagnies doivent contourner dans la région par des pays tels que l’Ukraine qui connaît des restrictions de vol au-dessus d’une partie de son territoire, théâtre d’un conflit larvé entre loyalistes et pro-russes. On se souvent que c’est là qu’un gros porteur de la Malaysia Airlines avait été abattu en 2014, faisant 298 morts.
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De même, la durée des vols va presque doubler ce qui impliquera plus de dépenses. Car, pour les trajets plus courts, la situation sera plus difficile à gérer, comme le montre ce vol de la compagnie à bas coût hongroise Wizz Air entre Kiev et Vilnius mardi matin, qui a duré 1h32, contre 57 minutes le jeudi précédent. Ce dernier montre un important crochet de l’appareil via l’espace aérien polonais.
Le secteur aérien biélorusse asphyxié
La décision de l’UE met en mal le fonctionnement de la compagnie nationale Belarus. En effet, près du cinquième soit 500 sur des 2 500 vols hebdomadaires au-dessus du pays sont exploités par la compagnie nationale Belavia, qui dispose d’une flotte de 30 appareils.
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Selon Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, le 24 mai dernier, Belavia assurait encore 20 vols au départ ou à destination d’aéroports de l’UE et entre 40 et 60 avec un itinéraire passant par l’espace aérien de l’UE, des liaisons désormais suspendues ou contournées. Cela causera un manque à gagner pour la compagnie qui a été obligé de limiter ses activités.
Le pays sera touché par l’assèchement de redevances acquittées par les compagnies au titre du survol du pays. Au Belarus, cette redevance est taxée à 500 euros par vol soit une perte de près 1 million d’euro par semaine.