Ruée des réfugiés centrafricains vers le Tchad : Le HCR tire la sonnette d’alarme
D’après un communiqué de presse publié à l’issue de la conférence de presse au Palais des Nations à Genève, le porte-parole du HCR Babar Baloch alerte sur un nouvel afflux de réfugiés centrafricains au Tchad, suite aux récents affrontements en République centrafricaine.
A5 NEWS , Centrafrique , Tchad – Suite aux récents affrontements observés entre les forces gouvernementales et des groupes armés au nord de la République centrafricaine (RCA), cette situation a forcé la semaine passée, plus de 2000 centrafricains à traverser la frontière Nord-Ouest du pays vers le Tchad.
Ces nouveaux arrivants originaires de la région de Kaga-Bandoro en RCA ont témoigné aux équipes du HCR d’avoir « fui les affrontements, ainsi que les actes de violence, les pillages ou l’extorsion menés par les groupes armés, au moment où les forces gouvernementales se rapprochaient d’eux », indique le communiqué. D’autres populations originaires de Batangafo et de Kabo, ont également pris la route vers le Tchad par crainte de nouvelles attaques.
Une traversée périlleuse pour la survie
D’après le communiqué, pour rejoindre le Tchad, « les personnes doivent traverser la rivière Grande Sido à gué, avec de l’eau jusqu’aux épaules ». Il est à noter que lors de ce périple, plusieurs portent leurs effets personnels sur la tête. Ces réfugiés centrafricains ont rejoint le village de Gandaza et la ville frontalière de Sido. Par contre, certains ont « dû se résoudre à retourner en RCA pour trouver de la nourriture ou sauver le peu qu’il reste parmi leurs possessions », a déclaré Babar Baloch.
Pour leur survie, « des abris, de la nourriture et de l’eau, ainsi qu’un accès à des installations sanitaires et aux soins de santé sont les besoins les plus urgents des réfugiés », indique le HCR. Pourtant, la capacité du HCR à répondre à ces besoins essentiels est sévèrement entravée à cause d’une pénurie de fonds et de ressources.
Escalade de la violence : Catalyseur de l’afflux des réfugiés
Le regain de violences au nord de la RCA, dû à une rébellion armée suite aux élections contestées de décembre dernier par une franche de l’opposition, a depuis lors poussé des centaines de milliers de centrafricaines vers les pays voisins. Relevons qu’à la mi-mars, un ralentissement considérable de l’afflux des réfugiés a été observé. Cela est du mérite des forces gouvernementales et leurs alliés qui avaient reprises le contrôle sur la plupart des bastions rebelles. Ces victoires de l’armée avaient « permis à 37 000 anciens déplacés internes de rentrer chez eux », peut-on lire du communiqué du HCR.
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Selon les chiffres avancés par le même communiqué : « Le Tchad accueille actuellement près de 11 000 réfugiés sur le total de 117 000 Centrafricains qui ont également fui vers le Cameroun, la République démocratique du Congo et le Congo voisins, suite aux violences post-électorales qui ont aussi forcé 164 000 Centrafricains à fuir au sein de leur pays ».
Au-delà des apparences, le communiqué interpelle sur le désintérêt de la communauté internationale à la crise humanitaire en RCA. En effet, c’est l’une des opérations du HCR « sous-financées au monde, avec seulement 12% de contributions reçues par rapport au montant recherché de 164,7 millions de dollars, malgré l’ampleur du déplacement » indique le HCR. Pourtant, près d’un tiers de la population centrafricaine est aujourd’hui déracinée après une décennie d’instabilité.
Quel avenir pour les réfugiés centrafricains après la chute de Déby ?
Depuis l’annonce par le président tchadien de briguer un sixième mandat, le pays a été plongé dans une spirale infernale de violence imposée par le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad) FACT qui réclamait le départ d’Idriss Déby. Depuis le 11 avril dernier le pays vit au rythme des attaques de la rébellion en provenance du Nord-Ouest du pays décidée de marcher sur N’Djamena.
Ce mardi 20 avril 2021, le Tchad à son tour a été frappé par la mort au front de son président le Maréchal Mahamat Idriss Déby, la dissolution du gouvernement, de l’Assemblée Nationale, la déclaration de l’Etat d’urgence, la fermeture des frontières et l’instauration d’une transition militaire, le pays est entré dans un cycle infernal de violence. Une question reste à répondre Quid des réfugiés centrafricains ?
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