CHAN-Sport et politique : Le Cameroun n’a pas échappé à la norme
Yaoundé a propulsé les Lions A’ [Lions Intermédiaires] en Quart de finale. Douala les a mis en orbite en Demi-finale. Limbe, symbole d’un Cameroun ‘Un et Indivisible,’ a prouvé que les Lions A’ sont un facteur de cohésion sociale. Ceux qui se réclament Ambazoniens ont chanté en chœur l’Hymne National avec le reste des Camerounais. Seuls se sont mis à la marge, quelques extrémistes de l’extrême-droite d’un petit parti politique sans élu.
Tocsin des critique
L’organisation du CHAN – Championnat d’Afrique des Nations – par le Cameroun est venue réveiller les idées saugrenues d’une insurrection sous cendre. Puisque, depuis le début de la seconde-moitié des années 2010, des velléités d’une crise sociale rythment les Régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest (NOSO). Hoquètement que quelques politiques et terroristes dans l’ombre ont récupéré. Armé des gamins et exigé la sécession.
Fin 2018, un ethno-tribalo-fasciste perd les élections. Les partis de l’opposition(?) en perte de vitesse sur le terrain politique, les ONGs et media sous la perfusion monétaire de l’Occident coalisent avec ce perdant. Ensemble, ils s’agrippent à la mince fibre sécessionniste pour exister. Alors, tout est bon pour déchiqueter leur pays. La première garde des media est mise en mission. L’armée doit être démoralisée et démobilisée. Les Institutions civiles disloquées. Puis le Cameroun reversé à l’oligarchie financière internationale.
La tache se révèle être une aventure impossible. Mais la défaite des Lions A’ en demi-finale et au match pour la 3e place leur donne l’occasion couvrir un autre chapitre de leur manuel noir de déstabilisation. Marabouts, entraîneurs, soignants, surtout les joueurs et autorités en relation avec le monde du sport, vont être non seulement rapprochés de la guillotine, mais guillotinés.
Sur l’un des plateaux d’une télé spécialisée dans les scandales, le présentateur se réfère à une vidéo qui a circulé sans buzz pour essayer de connecter la défaite des Lions A’ a une scène d’exorcisme. Incantation préalablement exécutée selon eux pour leur victoire. Ce sujet mal présenté, peu ou non commenté par l’ensemble des Camerounais, visait un autre objectif—La quête de tout ce qui divise. Opposé l’Est au Sud-Ouest et au Nord-Ouest. Par extension, le Cameroun Oriental au Cameroun Occidental. Pour ainsi raviver la flamme Ambazonienne éteinte et dont la cendre est presque tiède malgré les derniers soubresauts de quelques irréductibles égarés. Cette unique pièce du puzzle pour ressusciter le chien dormant de l’instabilité était très attendue.
COVID-19, un espoir
Puisque, le COVID-19, l’une des pièces sur lequel ils avaient parié pour que la fête soit gâchée avait été contrecarrée par le respect des mesures barrières. Empêchant la propagation du virus malgré l’engouement populaire observé. S’exprimant sur les mesures à observer, Chief Dr. Joseph Dion Ngute, Premier Ministre, avait déclaré, ‘nous allons proposer quel pourcentage de places on aura, parce qu’il faut la distanciation sociale. Nous allons proposer au chef de l’Etat un pourcentage de 30 à 50% d’occupation des stades.
Ici au stade de la réunification nous avons 40000 places, nous aimerions donc avoir dans le stade au moins 20000 spectateurs.’ Sur cette question du taux de remplissage, la Commission d’Organisation de la CAF du CHAN en collaboration avec les autorités Camerounaise avait maintenu le taux de remplissage des stades à 25% de leur capacite.
Mesures réitérées le 29 Janvier 2021 par le secrétaire général par intérim de la CAF, Abdelmounaïm Bah en concertation avec le Comité d’Organisation Local (COL) pour les matches de demi-finales, de classement et de la finale. Décision communiquée par lettre envoyée le 1er Février 2021 au Pr. Narcisse Mouelle Kombi, président du Comité d’Organisation, par ailleurs Ministre des Sports et de l’Education Physique.
Le respect du protocole COVID-19 a donc fait que ‘depuis le début, on n’a pas encore répertorié la compétition comme étant la base d’une contamination massive.’ A révélé Constant Omari Selemani, Président par intérim de la CAF sur France 24, armée avec l’appui des nègres de maison pour dénigrer le Cameroun et ses réalisations.
Réplique venue d’ailleurs
La réplique aux antipatriotes et leurs commanditaires vient des spécialistes du football—Des étrangers essentiellement. ‘Personnellement, en tant que Président Intérimaire de la CAF je suis fier du Cameroun. Je suis fier des infrastructures que le gouvernement Camerounais a construites et d’autres qui ont été réhabilitées. Aujourd’hui, nous sommes à Douala, allez voir le Stade de la Réunification. Celui qui l’a vu il y a trois ans ne le reconnaîtra plus. Quand vous voyez le Stade de Japoma, il est superbe. Même à Yaoundé l’ancien et le nouveau stade vous constatez qu’il y a un travail de fond qui a été fait. Je suis fier qu’un pays Africain puisse disposer de ce genre d’infrastructures qui constitueront aujourd’hui des bases d’un développement pérenne du football.’ Avait répondu le 28 Janvier 2021, Omari Selemani à Alain Foka, un Cocorico de la France sur la télévision coloniale France 24. Avant ça, ce connaisseur du football mondial, recadra Remy Ngono.Un autre moineau de la RFI qui traitait la pelouse des stades du Cameroun de‘Champs de patates.’ A ce pédant, Omari est sec et précis.
‘Moi je viens du Cameroun. J’ai fait Yaoundé, Douala, Bafoussam. Et les pelouses que j’ai vue-là, sont de très bonne qualité. Elles n’ont rien à envier aux autres pelouses du monde. Ce sont les pelouses standard coupe du monde. Vous devez en être fier en tant que Camerounais.’ C’était le 19 Janvier 2020 que Selemani, Premier Vice-Président à la CAF donna cette leçon de patriotisme à cet égaré sexuel.
Avant lui, c’était Gianni Infantino, patron la Fédération Internationale de Football Association (FIFA). ‘C’est exceptionnel ce que le Cameroun a pu réaliser dans un contexte de récession économique.’ Avait-il déclaré à l’issue d’une audience au Palais d’Etoundi avec le Président Paul Biya le 15 Janvier.
Infantino avait par ailleurs rassuré le chef de l’Etat du soutien de la FIFA dans la relance du football au Cameroun, dont les activités ont été fortement impactées par le Covid-19 comme partout ailleurs dans le monde. ‘J’ai aussi voulu lui signifier la proximité de la FIFA et sa disponibilité à œuvrer aux côtés du Cameroun pour l’éclosion du football Africain en général et du football Camerounais en particulier.’
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El Hajoui Hamza, Vice-Président de la Fédération Marocaine de Football exprima également son émerveillement face aux infrastructures sportives réalisées par le Cameroun. ‘Le Cameroun est en train de monter en puissance, que ce soit en infrastructures, que ce soit des efforts consentis en terme sécuritaire. Donc de manière générale, il y a beaucoup de bons points pour cette organisation du CHAN. Nos amis Camerounais ont fait beaucoup d’efforts que ce soit sur un point de vue logistique, et même sportif. Nous voyons l’image au niveau du stade, ce que ça donne, je pense que ce sont des choses très bonnes pour une CAN qui sera à la hauteur des attentes l’année prochaine.’ Avait-il fait savoir le 2 Février 2021.
Joseph Dion Ngute ne fit pas la fine bouche au terme d’une visite d’inspection le 15 Décembre 2020 de ces infrastructures. ‘Les stades que j’ai vus sont des stades qu’on peut voir dans toutes les villes à travers le monde, c’est-à-dire des stades modernes, des infrastructures solides, des infrastructures qui seront là pendant au moins 100 ans. Nous pouvons même accueillir la Coupe du monde dans ce pays.’ S’était-il réjoui.
Gerard Dreyfus, un vieux routier du football est du même avis. Dans sa ‘Chronique Quotidienne du CHAN’ du 3 Février 2021, il écrit. ‘La première remarque qui me vient presque au terme de cette compétition, c’est que le Cameroun a balayé toutes les réserves. Et plus encore porté sur la capacité du pays à organiser le grand rassemblement des joueurs locaux. Dans la presse je n’ai pas lu de critiques. Au contraire les participants quel que soit leur sort paraissait très satisfaits de ce qu’il avait vécu. Les stades, je n’en parle pas tout le monde a été surpris de les voir si beaux, majestueux comme ils devraient toujours l’être. Attention. Ils devraient faire l’objet de tous les soins.’
Ni fièvre-politique, ni grippe-conflictuel
L’organisation du CHAN par le Cameroun a donné une autre lecture du Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Elle a montré à l’international qu’il n’y a ni fièvre-politique, ni grippe-conflictuel dans ce pays. Mais plutôt un toussotement inconsidéré. Une petite crise d’humeur politique et sociale réduite au banditisme-terroriste. Ce que les génies de la manipulation du langage ont fait monter sans levure pour transgresser le normatif des éléments qui déterminent une guerre.
Ceux qui, pour des raisons politiques et par abus ont parlé ou parle de guerre active dans ces Régions ont été sévèrement contredit par les faits. Si dans la logique de leur esprit tortueux, ‘guerre il y a,’ alors, le gouvernement Camerounais a démontré qu’il peut organiser une compétition internationale en ‘zone de guerre.’ Assurer la sécurité de tous sans qu’une arme même artisanale ne crache du feu. Ceci n’est pas mis en débat. Le Cameroun a gagné la victoire incontestable de l’organisation et de la sécurité. Félicité pour cela par les experts et observateurs nationaux et étrangers. Il dans ce contexte du pire pour les alarmistes battu le record de remplissage des stades par rapport à la CAN-Egypte et CAN-Gabon. Reconnaissent tous les spécialistes et techniciens du football.
Cette victoire a brisé le bec de délateurs qui à l’approche du tournoi de CHAN ont critiqué le Cameroun pour avoir utilisé un stade hôte dans la région du Sud-Ouest dans un contexte décrit comme volatile. Le chef terroriste des ‘Fako Action Forces’ avait dans son delirium menacé de perturber cette fête. ‘Il n’y aura pas de CHAN 2021 dans le Fako, et nos populations sont averties. Elles ne doivent pas être des victimes. Limbe est un terrain dangereux.’ Avait-il écrit. Suivant ses instincts crimino-terroristes, il avait déjà le 6 Janvier 2021 adressé une lettre à la FIFA et à la CAF, sur l’impossibilité de tenir le CHAN dans les Régions du NOSO. ‘J’attire par cette lettre, votre attention, celle de la FIFA et de la CAF, de toutes les équipes jusqu’ici programmées pour jouer à Limbe, et de tous les téléspectateurs potentiels, que l’ensemble du territoire de l’Ambazonie est une zone de guerre, et n’est accessible pour aucun match international en ce moment.’ Avait-il notifié.
Dans ces Régions dites instables, les Forces de Défenses et de Sécurité n’ont procédé à aucun déploiement particulier en dehors des équipements conçus pour les missions de maintien de l’ordre. Ceci malgré l’assaisonnement au zeste de revendications politiques dont certains profito-situationnistes ont essayé d’utiliser pour protéger les terroristes. La militarisation au degré 0 de ces Régions explique l’inoffensivité du NOSO. Ce qui a été vérifié par les équipes du Groupe D—Zambie, Tanzanie, Guinée et Namibie—, et le Maroc et le Cameroun, équipes du dernier carré, qui, dans ces Régions ont livré leurs matches à cœur joie. Sans angoisse, sans stress. Au point de célébrer en marge de la compétition leur culture en danse et art culinaire.
Pacte patriotique
Le CHAN n’a pas été seulement le spectacle sur le rectangle vert et dans la cuvette ou dans les villages du CHAN. Les Lions A’ ont utilisé ce championnat Africain comme un canal utile pour affirmer le rayonnement diplomatique et sportif du Cameroun. Ils ont fait le travail des institutionnels. Brisant les barrières. Alimentant un nationalisme-patriotique Camerounais au-delà des frontières. Légitimant non pas le pouvoir dans leur conquête du titre, mais les atouts indiscutables des sportifs Camerounais. Bien plus, se vendant au monde du football.
Les Lions Intermédiaires auraient pu après leur première victoire ou à leur sortie de la compétition, exécuter un ‘salut militaire’ en référence aux soldats tombés au front pour la défense de l’intégrité du territoire, des Camerounais et de leurs propriétés. Ou ‘se mettre à genoux’ pour crier leur ras-le-bol pour les morts inutiles causés par les sécessionnistes et Boko Haram. Des personnes tombées sous les armes ou le tranchant des machettes dont le doigt sur la gâchette ou la main sur la manche est tenue depuis l’Occident, et par des journalistes locaux et étrangers, et ‘la mauvaise opposition politique’—pour reprendre l’homme politique Elimby Lobe.
Sages, ils n’ont pas versé dans l’instrumentalisation du sport dont fait l’objet du pouvoir et des media occidentaux, au premier rang desquels se trouve la France-colonialiste. Les commentaires de ces sous-traitant de la classe politique Française et leurs sous-fifres au Cameroun – avant, pendant la compétition, et après la défaite des Lions A’ – en dit long sur le rapport qu’entretient le monde politique Français et le sport pour créer la division et alimenter les conflits.
Supporters-apolitiques raisonnables
Heureusement! La maturité politique des Camerounais a primé sur les querelles. Et le piège de la division évité. Si bien que, même si les Lions A’ ont déçu pour ceux qui souhaitaient qui aillent au-delà de leurs capacités, la majorité des supporters ont gardé le meilleur d’eux. ‘C’est une équipe qui a prouvé qu’en dehors de la mauvaise gestion footballistique qu’il y a actuellement au Cameroun, ils sont déterminés à nous pratiquer du bon football. Merci les enfants. Vous avez fait fort.’ Sur l’objectif atteint, un autre précise. ‘La demi-finale que nous avons atteinte. C’était le sommet. Car nous avons traversé les quarts de final que nous n’avons jamais traversés.’ Ce que confirme Mouelle Kombi. ‘Vous êtes arrivés à un niveau de performance qui a été salué par l’ensemble des observateurs dans la mesure où pour la première fois vous avez franchi le cap des quarts de final. Vous avez atteint la demi-finale et vous avez joué la petite finale. Cela n’était jamais arrivé à votre équipe. C’est-à-dire à la sélection National A’.’
D’autres ont axé leur analyse sur le fait que les Lions Intermédiaires ont été lancés dans la compétition sans jus dans les jambes. ‘Nous sommes très contents d’eux d’être arrivés en demi-finale. S’il y avait championnat, on aurait joué la finale.’ A dit un supporter qui, avec son ‘nous’ et ‘on,’ s’est mis dans la chair des poulains de Martin Ntoungou Mpille. Si l’ensemble ‘de contraintes, de difficultés, de handicaps,’ décrits par Mouelle Kombi ‘auxquels [les Lions A’ ont été] objectivement confrontés,’ avaient été balayés, ces derniers n’auraient pas seulement ‘atteint ce niveau honorable.’
Par conséquent, le score de la demi-finale, ‘ce n’est rien.’ A relativisé un Camerounais. ‘On a vu pire que ça. Sans championnat aujourd’hui, je dirai que ces enfants n’ont pas démérité.’ A-t-il poursuivi. ‘Arrivée à cette étape de la compétition est une bravoure pour les Lions A’. Ils ne devraient donc pas pâlir.’ Eclairci un autre supporter qui ajoute. ‘Cette défaite n’est pas une déception. Les Lions A’ sont allés jouer sans le championnat.’ Dans ce sillage, un instructeur de la FIFA analyse. ‘Dans chaque défaite il y a une once de victoire. Dans toute victoire il y a une grosse défaite.’ Autrement dit, quel que soit l’issue d’une rencontre, on en tire un bénéfice.
Mouelle Kombi embraye sur cette pédale. ‘Vous venez de livrer le match de classement ou la petite finale dans le cadre de cette 6e Edition du CHAN où vous vous êtes illustrés avec un certain brio qui vous a permis à l’heure du bilan d’apparaître comme l’une des quatre meilleures équipes de cette compétition.’ Reconnaissant aux Lions A’ leur ‘fighting spirit,’ il conclue sur une note d’encouragement et d’espoir. ‘Il y a des défaites qui préparent les victoires d’avenir.’ Faisant ainsi allusion à la 7e Edition. Puisque, a-t-il insisté, ‘l’histoire du CHAN ne s’arrête pas au Cameroun.’
Lions A’ vs mauvaise opposition
Comme le commun des supporters objectifs, les Lions intermédiaires de l’aveu des spécialistes n’ont pas démérité. Même la grande gueule de Joseph Antoine Bell, toujours insatisfait, critique, a été mielleuse. ‘Ils ont montré beaucoup, beaucoup de détermination, beaucoup de foi, Ils avaient un bel état d’esprit. Ils ont réussi ce que je souhaite chaque fois que je vais dans un pays qui organise une compétition. Ils sont arrivés au dernier carré. Comme ça, on est sûr que s’il n’arrive pas à la fin, ils vont jouer au moins la petite finale. Ils l’ont fait. Donc Bravo à eux.’ Avait-il déclaré au téléphone lors de l’Emission ‘Tour de CHAN’ de la CRTV après la défaite des Lions A’ en Quart de final.
Gérard Dreyfus dans sa ‘Chronique Quotidienne du CHAN’ du 3 Février donnait le ton de ce que les insatisfaits feront. Il écrivait, beaucoup ‘commenceront à sortir le réquisitoire des vaincus si ce n’est déjà fait. Ce qu’on applaudissait la veille, je pense aux entraineurs en particulier seront mis au rencard. C’est ainsi après chaque compétition, je dirai après chaque match. Que voulez-vous? En sport, on aime rarement les battus. Le public est impitoyable.’
Dans le cas du Cameroun, ce n’est pas le public qui a été impitoyable. Mais les animateurs de petits partis politiques, sans élus, et les nouveaux venus en politique qui, par concours de circonstance ont eu quelques sièges à l’Assemblée ou dans quelques mairies. Sans expertise, ils ont massacré le staff managérial sans pouvoir marquer une nuance entre les quatre piliers du développement du football.
Pour ceux-là qui pètent plus haut que leur derrière, Dreyfus a un conseil. ‘Pour ceux qui ont commencé à distribuer les bons et mauvais points,’ Dreyfus écrit. ‘Mais que ceux qui ont commencé à le faire, ils ne doivent pas perdre de vue que les joueurs avaient deux handicaps. La COVID-19 et pour nombre d’entre eux, le fait de n’avoir pas joué depuis plusieurs mois, certains depuis une année.’ Antoine Bell dans ce sillage ouvre un canal de réflexion par un éloge appuyé aux Lions Intermédiaires. ‘Je vais commencer par dire ma satisfaction d’avoir vu des joueurs handicapés sur l’ensemble de la compétition se battre, se donner, et contribuer finalement à se faire accuser à la fin.’
Au-delà des polémiques
Pour ceux qui ont ‘accusé’ et ‘insulté’ les Lions A’, une question se pose. ‘Faut-il jeter l’eau du bain avec le bébé?’ En termes simples, ‘y-a-t-il de bons produits dans la sélection A’ CHAN 2020-21?’ Des personnes insoupçonnées n’ont pas pu ou su répondre à cette question de Raphaël Nkoua, journaliste sportif de la CRTV lors de l’Emission Tour du CHAN du 3 Février. Dorette Elangue, une consultante Camerounaise, préparatrice au sein de Paris Saint-Germain est parmi ces insoupçonnés qui ont la critique facile. La réponse décalée. L’explication complexe. Le parallèle inaccessible.
La réponse à la question susmentionnée viendra le lendemain lors de l’émission CHAN Express, d’un autre plateau de la CRTV, et de l’extrait de l’analyse de Evariste Eyenga qui, à propos des Lions A’ a dit. ‘Ils ont montré qu’il y avait du potentiel dans cette équipe.’ Après cette introduction, il révèle ces potentiels. ‘Le gardien Haschou Kerido (26 ans), PWD of Bamenda, meilleur gardien du Championnat de Guinée Equatoriale 2019-2020. Salomon Banga(25ans), Coton Sport, défenseur central, (bonne anticipation, puissant, et bon dans le jeu aérien). Aurélien Etamé (26ans), Coton Sport, défenseur central (bonne lecture du jeu et anticipation, fabuleux dans le 1 contre 1, précis dans les tacles, engager). Felix Oukine(21ans), Coton Sport, milieu de terrain, (bon impact physique, excellent volume de jeu, frappe puissante). Martin Loïc Ako Assomo, Attaquant, homme du match lors des 2 victoires du Cameroun au CHAN 2020 (bon jeu. Devrait continuer à parfaire ses techniques).’ De là, difficile de ‘jeter l’eau du bain avec le bébé.’
Recadrer les critiques
La Chronique de Dreyfus du 7 Février sur l’Emission ‘Tour du CHAN’ de la CRTV a réorienté les critiques sur la vraie cible—l’administration du football Cameroun. D’abord, il s’est aligné sur les propos de l’entraîneur Ntoungou Mpille qui ‘demandait que le public remercie les joueurs.’ Car, ‘Ils ont fait ce qu’ils ont pu. Ils ne sont pas les responsables de ce qui est ressenti comme un échec.’ A-t-il appuyé dans sa Chronique. Expliquant le sens de sa réflexion et pourquoi les Lions A’ ne doivent pas être pris pour cible, il écrit. ‘Ce sont des victimes. Victimes d’une guerre picrocholine. Référence a un roman de Rabelais dans lequel il est question de conflits entre les institutions, des individus au péripéties souvent burlesques et dont le motif apparaît obscur, dérisoire, ridicule—en un mot, insignifiant.’ Vérité implacable sur ce qui se passe entre la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) et la Ligue professionnelle de Football (LFPC), qui se comportent comme des gamins dans une cour de récréation sans surveillant.
‘L’effondre du football Camerounais [qui] s’est mesuré ces dernières années dans des compétitions continentales réservées aux Clubs.’ Elucide Dreyfus qui utilise les statistiques pour le dire. ‘La dernière victoire d’un club Camerounais en Ligue des Champions remonte à 40 ans. Le Canon de Yaoundé en 1980. La dernière finale, celle de Coton Sport contre Al Ahli en 2008. La dernière victoire en Coupe des Vainqueurs de Coupe, l’Union de Douala en 1981. Depuis plus rien. Si non, deux finales en coupe de la CAF. Cette année Bamenda était sortie au premier tour de la Ligue des Champions. Coton Sport doit encore passer les barrages pour accéder à la phase de poules de la Coupe de la Confédération. Or les compétitions interclubs sont les révélateurs de la hiérarchie continentale.’ Sa sentence est sans appel. ‘Les clubs Camerounais sont hors-jeu.’
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Or, ce que beaucoup qui critiquent les Lions A’ ‘n’ont pas compris, c’est que le CHAN est le Championnat des Championnats.’ Analyse Gerard Dreyfus qui pose une question essentielle. ‘Comment peut-on imaginer une année complète sans football dans un pays de football?’ Et attendre le miracle des Lions A’. Pour ‘prétendre le premier rôle en Afrique,’ il faut avoir ‘une bonne assise nationale. Si non, vous réaliserez peut-être un coup, mais qui sera sans lendemain.’
Aux déstabilisateurs du football Camerounais, Mustapha Badri, l’un des doyens du journalisme sportif Marocain indique le chemin en analysant la victoire Marocaine. ‘On est en train de moissonner les premiers fruits de ce travail de Fouzi Lekjaa et de sa Fédération qui s’est très bien entouré avec des cadres, avec de très bons gestionnaires. Et surtout qu’ils travaillent d’une manière collégiale. Il y a des décisions qui sont prise à l’unanimité des membres fédéraux et des membres de sa Fédération, avec beaucoup de consultations. Et la presse Marocaine également essaie de bien conserver ce côté-là certes au niveau du football.’
Sur ce fil, le message de Dreyfus est clair. ‘Il faut que chacun se regarde dans un miroir et se pose la question qu’ai-je dont fait ? Moi et les autres, nous sommes devenus fous.’ Cette autocritique faite, il faudrait ‘construire le football Camerounais à la base. Détecter, nourrir, développer, les talents de base,’ afin d’éviter ‘les mauvaises performances des équipes Nationales.’
Puzzle aux identités non-altérées
Sur fond d’un championnat National inexistant, les Lions A’ ont rempli leur mission. Ils ont été à la hauteur du Drapeau. Des Couleurs. De l’Hymne. Ces symboles nationaux exhibés et défendus sur un rectangle vert servant de scène internationale dans une cuvette, ont flotté, brillé, tonné à un niveau honorable, et uni les Camerounais au Cameroun. Ils se sont aussi donnés une visibilité mondiale et prouvé à l’international que la sélection des Lions A’ dans sa composition est un puzzle aux identités locales non-altérées qui s’interpénètrent et s’interconnectent les unes aux les autres. Dit autrement, les Lions intermédiaires sont multiculturels, multiethniques. Un bastion incontestable de l’identité nationale inaliénable. Leur composition et l’entente dans le groupe a contredit les théoriciens de la division et agents de l’impérialisme décadent.
Contrairement à beaucoup de pays comme la France où le football sert de catalyseur d’identités locales, au Cameroun, c’est l’unité dans la diversité ethnique, culturelle, linguistique, qui fait la force du sport en général et du football en particulier. Les Lions A’ l’ont démontré une fois de plus. Ils ont joué pour la Nation. La République. Le pays. Le Cameroun. Le tricolore étoilé. Portés par l’Hymne National, ils ont transmis un message de cohésion nationale à l’étranger.
Briser le tabou
Le gouvernement Camerounais de son côté, légal et légitime, représenté par plus de 71% d’électeurs à la présidentielle et une moyenne flottant autour de 90% pour les élections locales, n’a pas besoin du football pour se bâtir une entité politique et s’imposer à l’opposition. Par conséquent, il ne s’est pas positionné comme un agent de contrôle par rapports aux stades, aux supporters, aux acteurs politiques, aux joueurs et encadreurs techniques, aux journalistes et reporters sportifs.
Il a laissé chacun dans ses rêves et critiques sans agir comme une tour de contrôle. Cette attitude n’a pas donné l’occasion à ceux qui voulaient utiliser cette compétition comme une grille de lecture politique de s’exhiber. Tous ont baissé l’échine face l’expertise du gouvernement dans la conduite de ce championnat international.
Par Feumba Samen