Mahamat Said Abdel Kani a vient d’être remis à la Cour pénale internationale ( CPI ) pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre par les autorités de la République centrafricaine.
A5 NEWS – Selon les informations parvenues à A5 NEWS, Mahamat Said Abdel Kani a été remis à la Cour pénale internationale par les autorités de la République centrafricaine à la suite d’un mandat d’arrêt de la CPI délivré sous scellés le 7 janvier 2019.
Aussi connu comme « Mahamat Said Abdel Kain » et « Mahamat Saïd Abdelkani », il est suspecté de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité présumés qui auraient été commis à Bangui (RCA) en 2013.
« Lors de la délivrance du mandat d’arrêt, le juge unique de la Chambre préliminaire II, Rosario Salvatore Aitala, a estimé qu’il y avait des motifs raisonnables de croire qu’un conflit armé ne présentant pas de caractère international était en cours sur le territoire de la RCA, entre au moins mars 2013 et au moins janvier 2014, entre la Séléka (une coalition de groupes armés principalement composée de musulmans opposés à l’ancien président François Bozizé) et les anti-Balaka (un mouvement opposé à la Séléka et soutenant l’ancien président François Bozizé). » Lit-on dans un communiqué rendu public ce 25 janvier 2021.
A la CPI, le juge Rosario Salvatore Aitala, estime « qu’il existait des motifs raisonnables de croire que, de mars 2013 au moins jusqu’à janvier 2014 au moins, une attaque généralisée et systématique a été menée par des membres de la Séléka contre la population civile et les personnes perçues comme étant collectivement responsables ou complices ou apportant leur soutien aux actes de l’ancien gouvernement de François Bozizé, et, ensuite, des anti-Balaka ».
La CPI a trouvé plusieurs motifs raisonnables de croire que Mahamat Said Abdel Kani, un ressortissant de la République centrafricaine, né le 25 février 1970 à Bria, était un commandant de la Séléka. A ce titre, Mahamat Said Abdel Kani , est soupçonné d’être responsable des crimes présumés dont les crimes contre l’humanité (emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique, torture, persécution, disparitions forcées et autres actes inhumains), et crimes de guerre (torture et traitements cruels).
Si le Greffier de la CPI, M. Peter Lewis, a remercié les autorités de la République centrafricaine et de l’État hôte, les Pays-Bas, pour leur coopération lors de l’arrestation et de la remise de M. Said à la Cour, il faut souligner que selon le communiqué de la Cour Pénale Internationale, « Said est suspecté d’avoir commis ces crimes conjointement avec d’autres et/ou par l’intermédiaire de ceux-ci, ou d’avoir ordonné, sollicité ou encouragé la commission de ces crimes, ou d’avoir apporté son aide, son concours ou toute autre forme d’assistance à leur commission, ou d’y avoir contribué de toute autre manière. »
Soulignons que jusqu’ici, la date de la comparution initiale de M. Said devant le juge unique de la Chambre préliminaire II, Rosario Salvatore Aitala, n’a pas encore communiquée.
En rappel, c’est le 30 mai 2014, sous l’ère Catherine Samba-Panza, que le gouvernement centrafricain a saisi la CPI de la situation en RCA depuis le 1er août 2012. Cette situation aurait entrainé des crimes présumés à la fois des groupes Séléka et des groupes anti-Balaka. Les violences auraient conduit à plusieurs milliers de morts et le déplacement de centaines de milliers de personnes.
Fatou Bensouda, Procureur de la CPI, a ouvert le 24 septembre 2014, une enquête sur cette situation. La CPI a ouvert une autre affaire en cours dans cette situation, concernant Alfred Yekatom et Patrice-Edouard Ngaïssona. L’ouverture du procès dans cette affaire est prévue le 9 février 2021.
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