Moscou à Mike Pompeo : C’est Washington et ses alliés qui ont initié les événements dramatiques en Libye
« Nous voudrions rappeler à Mike Pompeo …C’est les Etats-Unis avec leurs alliés de l’Otan en 2011 qui ont commis une agression armée non dissimulée qui a conduit à la destruction non seulement de l’infrastructure socioéconomique du pays, mais également de la structure étatique de la Libye. »
A5 NEWS – Ces propos sont de Maria Zakharova, tenus au cours de la conférence de presse organisée à Moscou le 24 décembre 2020. La porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie répondait ainsi à la déclaration du Secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo concernant une menace en Méditerranée émanant de Moscou.
En effet Moscou ne pouvait pas resté silencieux à la suite de la déclaration du Secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo sur le Moyen-Orient du 15 décembre 2020 « avec des remarques critiques concernant la politique de la Russie en Méditerranée. » Au Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Maria Zakharova a déclaré que la Russie ‘’ y est gratuitement accusé de “semer le chaos” en utilisant différentes méthodes et de propager de la désinformation. »
Soulignant que le pays de Barrack Obama et de Donald Trump, lui-même se distançait pendant longtemps du règlement de la crise survenue par sa faute, la collaboratrice de Sergueï Lavrov, declare que « la Russie, au contraire, depuis le début du conflit armé entre l’Est et l’Ouest de la Libye est un acteur actif des efforts internationaux pour le régler sur les différentes plateformes multilatérales. »
« Nous communiquons avec toutes les parties libyennes les incitant à cesser le conflit fratricide. Nous rejetons les insinuations que la Russie aurait soutenu l’offensive de l’Armée nationale libyenne contre Tripoli en 2019, car immédiatement après le début de cette opération militaire nous cherchions à persuader les leaders du camp de l’Est de la Libye à revenir à la table des négociations. C’est l’entente sur la nécessité de cesser le feu en Libye conclue au sommet des présidents de la Russie et de la Turquie à Istanbul le 8 janvier 2020 qui a posé les bases pour l’accord de trêve conclu à Genève le 23 octobre. » A déclaré Maria Zakharova.
Maria Zakharova ne s’arrête pas là. Elle poursuit que « Les accusations avancées par Mike Pompeo contre les citoyens russes Maxime Chougaleï et Samer Soueïfan récemment libérés d’une coopération avec la société militaire privée (SMP) Wagner sont complètement absurdes. Nos compatriotes sont arrivés légalement à Tripoli en mai 2019 avec l’accord des autorités locales afin de mener des études sociologiques pour les centres scientifiques russes. Puis, ils ont été kidnappés. Seulement après un certain temps il a été possible de déterminer leur détention dans la prison de Miitig. Ils étaient injustement accusés d’espionnage au profit de l’un des belligérants du conflit libyen. Il est évident que les autorités américaines se réfèrent aux “informations” soutirées sous la torture ou d’auto-incrimination. »
« Il n’y a pas de militaires russes en Libye »
S’agissant des mentions de la SMP Wagner, La porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie a déclaré : « nous indiquons qu’il n’y a pas de militaires russes en Libye. L’activité de SMP n’est pas prévue par la législation de la Fédération de Russie. » Et renchérit : « La déclaration du Secrétaire d’Etat parle d’un grand travail des Etats-Unis afin de renforcer le rôle principal de l’Onu dans le processus de paix libyen, avant tout en renforçant la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL) agissant depuis 2011. Par la rhétorique Mike Pompeo insinue que la Russie, ainsi que la Chine s’y opposaient. Mais en regardant les faits, la situation est différente. Depuis plus de neuf mois les Américains cherchaient à se réserver tout le travail de l’Onu sur la Libye. Washington abusant du statut de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies bloquait la nomination du nouveau chef de la MANUL pour remplacer le Libanais Ghassan Salamé, qui a démissionné en mars 2020. Les Américains ont rejeté sans explications au moins deux candidatures très dignes proposées par le Secrétaire général de l’Onu, qui représentaient le continent africain et étaient soutenues par la grande majorité des membres du Conseil de sécurité des Nations unies, y compris la Russie. Et même quand mi-septembre, à l’issue de négociations difficiles, le Conseil de sécurité des Nations unies à la proposition des Etats-Unis a décidé de reformater la structure de la direction de la MANUL, les Américains continuaient de faire traîner les choses sous différents prétextes. En même temps, par un “incroyable” concours de circonstances, c’est Stéphanie Williams, citoyenne américaine et ancienne haute responsable du Département d’Etat américain, qui remplit les fonctions de chef de cette mission depuis mars jusqu’à mi-décembre 2020.»
« Désinformations permanentes de Washington »
« Les désinformations permanentes de Washington concernant de prétendues violations par la Russie de l’embargo du Conseil de sécurité des Nations unies sur les armes par rapport à la Libye ne sont pas appuyées par des preuves tangibles. La propagande idéologique n’en a jamais eu besoin. Alors que nous sommes habitués de travailler selon les règles. Nous avons effectivement besoin de faits tangibles qui confirmeraient l’implication de Mohammed al-Kani mentionné par Mike Pompeo dans des activités criminelles présumées. C’est pourquoi nous n’avons pas “bloqué”, comme l’a dit le Secrétaire d’Etat, l’adoption de sanctions internationales contre ce citoyen libyen et le groupe qu’il dirige, mais avons pris une pause (mis en attente, selon le vocabulaire de l’Onu), en promettant de revenir à l’examen de ce problème quand les initiateurs de la demande fourniront des preuves tangibles. Mike Pompeo sait mieux que quiconque que parfois les autorités américaines agissent de la même manière dans les comités de sanctions, notamment analysant l’activité des organisations terroristes.
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« Les accusations de la Russie de “fabriquer de faux dinars libyens” n’ont rien à voir non plus avec la réalité. Les billets mentionnés ont été fabriqués légalement par la compagnie Goznak dans le cadre des contrats signés par le vice-président de la Banque centrale libyenne à Tripoli A. al-Herbi et étaient prévus pour être utilisés sur tout le territoire du pays (pour régler le problème du déficit de la liquidité en Libye afin d’augmenter la demande effective de la population). La circulation des billets devait non seulement contribuer à la stabilisation économique, mais également jouer un rôle unificateur pour l’Etat libyen divisé et dévasté par les efforts des partenaires occidentaux.
« En ce qui concerne l’affirmation que “la Russie continue de menacer la stabilité de la Méditerranée en soutenant le régime de Bachar al-Assad, qui a lancé une guerre contre son propre peuple, qui a conduit à la déstabilisation régionale, et en Syrie même à une crise humanitaire et au reflux de la moitié de la population du pays”, il faudra rappeler au Secrétaire d’Etat les faits réels.
C’est grâce au rôle déterminant de la Russie que le terrorisme international en Syrie a subi un coup dévastateur, et le pays a évité le sort de la Libye, dont la structure étatique a été détruite par les bombardements illégaux de l’aviation de l’Otan. Nous avons empêché l’effondrement de la Syrie et son absorption par des groupes terroristes internationalement reconnus, notamment Daech et le Front al-Nosra. Ce qui a permis de sauver le Moyen-Orient et la Méditerranée de la propagation de la menace terroriste et de l’instabilité. »
A5 NEWS