Guerre d’informations autour des vaccins anti Covid-19 : Un commissaire européen tacle à la Russie
La conquête des marchés par certains acteurs de l’industrie pharmaceutique mondiale notamment des fabricants des nouveaux vaccins anti Covid-19, revêt un enjeu géostratégique et géopolitique majeur entre les grandes puissances, qui se livrent à une guerre d’informations, de désinformations ou propagande sans merci.
A5 NEWS – Après la course aux vaccins contre la Covid-19, c’est le temps de la guerre concurrentielle ouverte entre les firmes pharmaceutiques mondiales par medias interposés. Reuters a illustré cette guerre d’informations menée entre certaines puissances en publiant les accusations d’un commissaire européen contre Kremlin.
Selon ce média, Joseph Borrell , haut diplomate de l’Union européenne, a déclaré lundi 28 décembre 2020 « que les médias publics russes avaient diffusé de fausses informations sur les vaccins européens et américains COVID-19 dans les pays où elle veut vendre sa propre piqûre contre le coronavirus. »
“Vaccin pour les singes”
D’après Josep Borrell , cité par Reuters, “les concepteurs de vaccins occidentaux sont ouvertement tournés en dérision par les médias russes multilingues contrôlés par l’État, ce qui a conduit dans certains cas à des affirmations absurdes selon lesquelles les vaccins transformeront les gens en singes”.
Sans donné un cas précis, Joseph Borrell renchérit que “de tels récits sont apparemment dirigés vers des pays où la Russie veut vendre son propre vaccin, Spoutnik V “.
Cependant, des autorités russes qui réfutent fermement ces accusations, ont déclaré que le vaccin russe Spoutnik V « est la cible d’une campagne de désinformation soutenue par l’étranger.»
Spoutnik V, plus fiable
Il y a quelques semaines, Dmitry Peskov, porte-parole du Kremlin, a indiqué que Spoutnik V était plus fiable parce qu’il était basé sur un adénovirus trouvé chez l’homme, alors que le candidat britannique était un “vaccin pour les singes”.
Sébatien Treyer, directeur général de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), avait, quelques mois plus tôt, constaté la nationalisation de la recherche dans cette course au traitement ou vaccin lorsqu’il déclarait : « Il y a aujourd’hui une tension très forte entre l’idée que la recherche scientifique doit être un bien public mondial et une tentative d’appropriation de ce bien par des entreprises privées mais aussi par certains États dans une sorte de nationalisation de la recherche ».
Jérôme Lamy, sociologue des sciences au CNRS, parlait d’« un chauvinisme scientifique » qui a permis qu’« on mesure bien l’enjeu qu’il y aurait pour certains dirigeants de pouvoir dire que c’est grâce à l’excellence de leurs chercheurs, qu’on pourra en finir avec le Covid ».
Efficacité du vaccin Spoutnik V, vantée
L’annonce par le président russe Vladimir Poutine le mardi 10 août du développement par la Russie du premier vaccin « efficace » contre le coronavirus, avait suscité la réaction des chercheurs occidentaux. Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique avait réagi et taclé l’homme fort de Moscou au cours d’une interview accordée au média français La Croix. Lorsqu’il déclare :
: « C’est de la communication politique à l’état pur. À l’évidence, Vladmir Poutine a voulu faire « un coup » pour replacer la Russie au centre de l’attention internationale dans cette bataille autour de la Covid-19 ».
En Russie, plus de 200 000 personnes ont déjà été vaccinées contre la maladie dans le cadre du programme russe d’inoculation de masse, qui a débuté en septembre en même temps qu’un essai de la piqûre sur des humains à Moscou.
Sur Spoutnikvaccine.com, le Fonds d’investissement direct russe et le fonds souverain de la Fédération de Russie ont annoncé le 17 novembre 2020 les résultats d’une « enquête menée auprès de plus de 12000 répondants dans 11 pays du monde sur leur attitude à l’égard de la vaccination contre l’infection à coronavirus et leurs préférences lors du choix d’un vaccin ».
« 73% des répondants sont prêts à être vaccinés contre le coronavirus, tandis que parmi ceux qui connaissent le vaccin russe Spoutnik-V, le nombre de personnes qui souhaiteraient se faire vacciner est encore plus élevé – 4 répondants sur 5 », selon cette enquête menée, du 9 au 19 octobre 2020, par la plus grande société britannique d’études de marchés et d’analyse de données YouGov sur des résidents du Brésil, du Vietnam, d’Égypte, d’Inde, d’Indonésie, de Malaisie, du Mexique, du Nigéria, des Émirats arabes unis, d’Arabie saoudite et des Philippines.
Les medias russes ont « vanté » les mérites du vaccin Spoutnik V qui aurait une longueur par rapport à certains vaccins. « Les vaccins à base de vecteurs adénoviraux humains (dont Spoutnik-V), sont près de neuf fois plus crédibles par rapport aux vaccins utilisant des vecteurs adénoviraux non-humains.» Indique le communiqué ayant annoncé cette étude.
Par A5 NEWS