Economie circulaire : Des parlementaires camerounais avant-gardistes vers cette nouvelle forme d’économie

 

►L’Honorable NGALA Gérard NDOMBANG, Coordonnateur de cette plateforme a récemment accordé une interview au journal Afrique54.net , au lendemain de cette sortie médiatique de présentation de cette nouvelle entité en tout début du mois de septembre 2020 à l’hôtel des députés.

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Afrique54.net – Notre ère a vu se développer une société de consommation qui a augmenté de façon très importante son prélèvement sur les ressources naturelles. Les inondations qui ont récemment frappé le Cameroun, et plusieurs régions d’Afrique et du monde, mettent en évidence la nécessité d’une gestion adéquate des déchets et d’un développement urbain durable.

Les travaux du Programme des Nations Unies pour l’Environnement ainsi que de d’autres organisations montrent que la conjonction du développement démographique, de la croissance de la consommation dans les pays développés et de l’aspiration des pays émergents a un modèle de consommation similaire, le niveau de consommation des ressources naturelles sera inacceptable avant la moitie de ce siècle.

C’est donc dans ce contexte que le journal Afrique54.net est allé à la rencontre du Réseau des Parlementaire pour l’Economie Circulaire (REPEC), que Coordonne l’Honorable NGALA Gérard NDOMBANG, député de la dixième législature, qui a bien voulu se prêter à ce jeu.

Honorable, avant de nous présenter la vision de ce nouveau réseau au parlement, dites-nous que recherche l’économie circulaire ? 

L’économie circulaire cible la gestion sobre et efficace des ressources. L’avenir va donc conduire à une mutation profonde des organisations et des modes de vie au sein de nos sociétés. Le Réseau des Parlementaire pour l’économie circulaire a pour vision de réinventer les rôles du parlement et du gouvernement dans les secteurs clés en accordant la priorité  à l’environnement et aux changements climatiques, qui comme nous l’avons vu, ont des effets néfastes sur l’économie.

Honorable Coordonnateur, comment entendez-vous y prendre dans un environnement où ce modèle économique reste peu connu ?

Notre réseau reconnait que certaines personnes physiques et morales appliquent ce type d’économie de manière informelle. Le réseau est là pour accompagner à travers des propositions concrètes à l’attention des décideurs, du gouvernement et du chef de l’état, relativement à l’adoption d’une loi efficace et régissant le secteur de l’économie circulaire au Cameroun. Ce type d’instrument juridique facilitera l’implantation de cette nouvelle économie au Cameroun. Sensibilisera les investisseurs à s’aventurer dans ce secteur, créera des emplois et améliorera le bien-être des camerounais.

Votre réseau semble se cantonner dans les grandes villes que sont Douala et Yaoundé. Notamment à l’heure où on parle de décentralisation.

Le REPEC est désireux d’accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre effective de la décentralisation à travers le renforcement des capacités des collectivités territoriales décentralisées et la fourniture d’une assistance technique et matérielle dans le cadre de l’implantation de l’économie circulaire qui permettra aux communes d’atteindre l’autonomie financière.

Il convient de noter que les communes sont plus proches des ménages, des petites et moyennes entreprises et pourraient facilement organiser et gérer l’élimination des déchets, organiser la collecte ainsi que la création de petites usines de recyclage de ces derniers.

Quels peuvent en être les retombées d’un tel changement de paradigme sur l’économie d’un pays tel le Cameroun ?

Un consensus émerge sur le fait que l’économie circulaire est une solution essentielle au respect du délai fixé dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Dans la transition vers une économie circulaire, les déchets sont transformés en ressources. Le principe de base est de prolonger les cycles de vie de l’économie et de créer une fondation basée sur le principe de zéro déchet dans les décharges. L’objectif de l’économie circulaire est de réutiliser les produits, en les démontant, en les rénovant et en les réutilisant.

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Tous ces éléments offrent des possibilités de création d’emplois et de construction nationale. Car la gestion des déchets dans une économie circulaire joue un rôle clé dans l’agenda 2030, en particulier dans les Objectifs de développement Durables (ODD), relatifs aux villes, communautés durables, à la conservation et à l’exploitation de manière durable des océans et des mers aux fins de développement durable.

Que peuvent être les obstacles dans la mise en place de cette économie circulaire?

Des obstacles sur l’approche de l’économie circulaire au Cameroun, on a retrouvé au niveau des capacités institutionnelles et réglementaires limitées, de l’accès aux financements limité, de l’inégal accès à la technologie et le recours aux industries à fort coefficient de ressources. Autant de lacunes qui doivent être comblées par le Repec. Je voudrais ajouter qu’en l’état actuel, le manque d’attention au niveau national et la non prise en compte au niveau régional de l’économie circulaire limitent les progrès et stoppent la gestion des déchets.

Un mot sur les perspectives de ce réseau ?

Au cours des mois, voir années à venir, le Réseau des Parlementaires pour  l’Economie Circulaire présentera et offrira des opportunités de développer une vision nationale de l’économie circulaire arrimée à la lutte contre les changements climatiques et à agenda de développement durable plus élargi.

 

© Afrique54.net / Par Thierry Eba / Afrique

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