[Exclusif] – Lettre à Emmanuel Macron : Comment Gilles Thibaut a chassé une franco-algérienne du Cameroun

 L’ancienne proviseure du Lycée Fustel de Coulanges de Yaoundé, Djemia Ben Hattate, avait été  remplacée par Bruno Mercier  à la demande de l’ancien ambassadeur de France à Yaoundé Gilles Thibaut.

 

Lettre de l’ancienne proviseure du lycée Fustel de Coulanges de Yaoundé (datant de 2018) à Emmanuel Macron

 

« Objet : demande gracieuse révision d’une injonction verbale (Article 7 contrat d’expatrié).

 

 Monsieur le Président de la République Française,

 

Je souhaite porter à votre connaissance une situation, qui peut éventuellement vous interpeller.

J’exerce actuellement la mission de proviseur au lycée Fustel de Coulanges à Yaoundé au Cameroun, dans le cadre d’un détachement du ministère de l’éducation vers l’AEFE (Agence des établissements français à l’étranger), depuis le 1er/09/2017 et cela jusqu’au 31/08/2020.

Je suis Djemia BEN HATTATE née BEN MOHAMMED ? D’origine Algérienne et française par nationalité, je suis née le 20 juin 1958.

Depuis 1990 j’exerce avec fierté mon métier d’éducateur, de pédagogue, depuis 2000, la responsabilité de chef d’établissement en collège et lycée. Et d’autres métiers précédemment.

 

 

Cette mission que j’exerce actuellement prends fin à la demande irrévocable et sans retour de la part de SE. L’ambassadeur de France au Cameroun. Le rendez-vous du 14 mai, demandé par mes soins, la décision verbale tombe, il ne veut pas de moi pour la prochaine rentrée de septembre 2018. Il m’indique qu’il faut que je demande ma ré-intégration au MEN et « le mieux pour vous, est d’exprimer des motif personnels. ». Il conclut qu’il faut que je garde de la hauteur de vu et de prendre garde à ne pas sombrer comme un proviseur qu’il a connu  « qui erre d’hôpital psychiatrique en hôpital psychiatrique… » et me précise que M. BOUCHARD directeur de l’Agence est son ami personnel, qu’à tout moment il peut l’appeler. Le couac est présent. Qu’en penser ?…

Par ailleurs l’agence depuis le mois d’avril (13 avril), soutiens une « note formelle » envoyée par SE l’ambassadeur.

Je me questionne sur les motifs, à aucun moment j’ai pu être interpelée, convoquée, réunie afin de répondre à une insuffisance professionnelle ou des manquements eu égard à la mission que je porte. Lors des nombreux appels téléphoniques du service RH et des responsables de l’agence. Les arguments se répètent « la note formelle », je me répète, n’a pas été portée à ma connaissance, ni explique, ni présentée, ni commentée. On me rappelle avec bienveillance mes qualités professionnelles « mon parcours exemplaire… mes compétence avérées, on me dit que c’est l’alignement des astres qui ne m’aurai pas facilité ma mission… ? ». L’agence me demande avec insistance de  leur écrire et de motiver ma ré-intégration pour motifs personnels ( ?) ce que je conteste lors des nombreux appels téléphoniques les 13/04-21/04-24/04-09/05-14/05-15/05-17/05-22 et le 24, avec détermination.

Mon écrit est un témoignage au service de votre haute fonction, celle de diriger l’état français, en qualité de garant des droits et libertés. Vous qui depuis le 14 mai 2017, vous appliquez à engager avec une énergie sans faille aux progrès de notre pays, il semble aujourd’hui que celui-ci puisse vous permettre de savoir ce qui peut se passer dans les interstices du pouvoir dont les personnes, éminentes sont délégataires des valeurs de la Nation. Votre action politique, sans aucun doute permettra à la France de continuer son destin national, avec la force des valeurs de la République.

 

 

Je ne cherche pas auprès de vous quelques décisions. Je souhaite par la force de l’expression du citoyen, de surcroit fonctionnaire représentant l’Etat français à l’étranger, au Cameroun vous dévoiler les interstices de ce qui peut s’exercer sous votre délégation, en ces contrées africaines. Et parce que l’Administration multiplie les médiations, les hiérarchies, la compréhension fragmentée de mon dossier, peut masquer la réalité humaine.

 Je veux vous faire partager cette profonde injustice qui s’applique telle une sanction punitive dont on ne connait pas les raisons.

J’ose espérer que les motifs, inavoués ne sauraient portés par des raisons non républicaines.

 JE SUIS REPUBLICAINE, ce cryptique fait partie de ma vie, mes actions, mon évolution, mes engagements l’on démontré tout au long de mon parcours, moi fille d’immigré, femme volontaire et altière. Je n’ai eu de cesse de défendre mon travail, le respect aux enfants, l’accompagnement des parents, le suivi administratif de mon (mes) établissement(s). Je n’ai eu de cesse d’irriguer mes actions dans actions  un engagement résolument  institutionnel à l’éducation, à la performance, préoccupation que vous partagez vous l’avez exprimé dans vos discours.

Cette décision incompréhensible, apporte une note d’échec qui plus est, inexplicable (les motifs évoqués, jamais écrits, jamais explicites/, vie privée ? sécurité ? management peu autoritaire ? mon adhésion à la franc-maçonnerie DH ?). Tous ces motifs m’ont été exposés à un moment ou un autre. La légitimité de l’autorité serait-elle donc portée unilatéralement. ¨Pourquoi mes précédentes missions n’ont-elles pas fait état ? Pourquoi mes précédentes missions n’ont-elles pas fait état ? Pourquoi depuis deux mois, cette ostracisation sans motifs, pourquoi cette orchestration ?

 

 

Mes 17 années de direction seraient-elles adossées qu’à de l’insuffisance professionnelle ? Sans qu’à aucun moment l’administration n’en fasse état ? Tous ces cadres et responsables qui m’ont accordés leur confiance, se sont-ils trompés pendant 27 ans ? (les concours, les promotions, les mobilités géographiques, fonctionnelles, les certifications de formation, les appréciations, les évaluations) tout cela ne serait qu’imposture ?

je n’ose imaginer que Djemia née BEN MOHAMMED ne soit pas apte ou digne ou légitime à porter les valeurs de la France de cette belle République. J’ai œuvré pour la rectitude personnelle, le progrès humain, l’engagement civil permanent, raisonné et pacifique.

A Yaoundé je me suis employée à transformer cet établissement (l’école, le lycée Fustel de Coulanges) à accompagner les équipes à la nécessaire adaptation que nous devons opérer dans le contexte local et face aux difficultés de ce lycée. Je n’ai eu de cesse d’y travailler depuis le 1er septembre 2017.

L’ancienne proviseure Djemia Ben Hattate guidant l’Ambassadeur Gilles Thibaut dans le cadre d’une d’une exposition du savoir-faire des élèves du Lycée Fustel de Coulanges de Yaoundé (Avril 2018) – Crédit photo : Cameroon Tribune

On me congédie sans appel, sans aucune forme de procès, seule une forme s’y prête, celle de Beaumarchais : « Quand les maîtres ont une âme de valet.. ». 

J’ai une foi inébranlable, arrimée à ma mission, j’ose espérer que cette requête si elle ne donne lieu à aucune rectification quelle puisse aboutir à une attention portée par la justice, en permettant l’expression du droit de réponse.

J’ose espérer qu’elle ne se perdra pas dans l’écho de l’oubli ou dans l’indifférence. Ce serait le PIRE des mépris.

N’y voyez pas une quelconque désobéissance, ni insubordination ou une atteinte aux obligations du fonctionnaire mes motifs sont simples : demander JUSTICE et rétablir ma dignité au regard de ce que j’ai pu apporter modestement à la France depuis 36 années, de travail.

Je suis Française de cœur et d’esprit, je porte en moi et avec vous cette ambition celles des valeurs de l’universalité qui font le rayonnement de la France, il ne s’agit pas d’un mirage mais d’une direction.

 

 

 Alors oui, cette dernière soumission à laquelle je dois me plier est mortifère. Cette pression morale dure depuis deux mois, alors que je suis seule, loin des miens, qu’en pensez ?…

Elle entache toute mon entreprise professionnelle des années de combat, d’adaptation, de résistance et d’intégration.

 Au fond, ma requête s’inscrit dans un effort qui coûte, qui remet en cause la hiérarchie et de surcroît un Ambassadeur.

La transgression je l’assume, je l’adosse à un grand principe qui manque souvent à l’appel celui de RESPONSABILITE, je vous présente la mienne, j’attends la vôtre.

 A défaut d’être détruite, que je puisse être audible. Tout en sachant qu’au 1er où que je sois « casée », j’assumerai mon engagement professionnel avec détermination et courage. A moins que votre décision me permette de finir mon contrat pour les deux années scolaires, je vous en serai d’une reconnaissance infinie. Je souhaite finir mon contrat avec l’AEFE.

Monsieur le Président de la République, ayant confiance en votre haute bienveillance, je vous prie d’agréer l’expression de ma gratitude, de ma très haute considération et de croire à mon profond respect.

 

                                                                                                      

D BEN HATTATE                                   

Proviseure 

 

 

Ampliation :

Président de la République française M Macron

Médiateur de la République

AEFE-Directeur.M.BOUCHARD

MEN. Ministre et Direction de l’encadrement.

Sénateurs des français à l’étranger. »

 

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