Maurice Kamto : Un leader ethno-fasciste
C’est le portrait que vient de dresser son ancien directeur de campagne de la présidentielle de 2018, au cours d’une interview accordée à nos confrères d’une radio de la ville de Douala, dans laquelle, il fait un certain nombre de révélations sur son allié d’hier.
La ruée observée chez les universitaires africains dans la chose politique ne fait plus l’ombre d’un seul doute. Ils sont de plus en plus nombreux, sous le ciel camerounais à vouloir arborer la casquette d’universitaire et d’homme politique. Une sorte de complexe diront certains, ambition pour d’autres, d’allier ce qui apparait d’ores et déjà comme une sorte de culte du diplôme, à l’exercice du pouvoir politique.
C’est le cas du professeur Maurice Kamto, brillant Professeur agrégé de droit, qui aura quasiment atteint le sommet de sa carrière à l’échelle internationale dans ce domaine et qui a bien voulu s’essayer sur le terrain politique. Un terrain oh combien glissant, où il n’existe à proprement parler aucune règle, aucune logique et où tous les coups sont permis. Un véritable combat de rue, où seuls les plus rusés triomphent.
C’est ainsi qu’il crée en 2012 le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), un parti dont l’ambition dès le départ, est de jouer sa partition dans l’alternance au sommet de l’Etat, la conquête et la conservation du pouvoir. Depuis la campagne à l’élection présidentielle d’octobre 2018, à laquelle le professeur de droit a activement pris part au milieu des 8 autres candidats.C’est un nouveau personnage qui est apparu aux yeux du monde. Le porte-parole du Mrc lors de l’élection présidentielle de 2018, Paul Eric Kingue, décrit son allié d’hier, comme un leader politique ethno-fasciste.
Il vient d’ailleurs de faire une sortie sur les ondes d’une radio, pour mettre en garde Maurice Kamto et certains membres du directoire de son parti. Informé de ce que son ancien camarade de lutte était en passe de violer l’accord qui lie leurs deux formations politiques, Paul Erick Kingue, le président du Mouvement patriotique pour un Cameroun nouveau (MPCN) est monté au créneau.
«Je suis allé en campagne pendant 30jours pour Maurice Kamto. J’ai tué mon nom pour ce monsieur dans le cadre de notre stratégie. J’ai mis 9 mois en prison pour Kamto ; J’ai failli être condamné à mort pour Maurice Kamto ; J’ai tontiné pour Maurice Kamto ; J’ai peur que les membres du directoire du Mrc induisent Kamto en erreur ; J’attends le retour de l’ascenseur. Si Kamto ne respecte pas ses engagements, j’organise la résistance nationale mais cette fois ci ce sera contre le Mrc » a-t-il déclaré.
Pour l’ancien compagnon du professeur qui semble avoir retrouvé le bon sens, beaucoup de choses le séparent désormais du Mrc. Il va plus loin en qualifiant les militants du Mrc de terroristes. L’homme a bâti son argumentaire sur le discours de la haine et le tribalisme entretenu au Cameroun avant pendant et après la dernière élection.
Depuis son arrivée sur la scène politique, notamment durant la campagne présidentielle de 2018, Maurice Kamto a fait du discours tribal son arme de destruction massive. Au point où dès que vous parliez de Kamto, renchérit Paul Eric Kingue, vous receviez des flèches. « J’en ai moi-même été victime…», affirme t’il.
Une déchirure qui vient renforcer l’idée selon laquelle, certains acteurs entrent en politique non pas par patriotisme, mais par opportunisme, pour un positionnement personnel, et non pour l’intérêt général. A ce sujet, les universitaires, qui se bousculent sur le champ politique, devraient prendre le temps de se départir de leur costume d’hommes bardés de diplômes, d’hommes de savoirs, pour arborer celui d’homme politique et donc de fin stratège.
Par Thierry Eba / Afrique-54.com / Afrique
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