Réussir sa transformation est donc un enjeu majeur voir une urgence pour le secteur bancaire.
La finance est confrontée depuis plus d’une décennie déjà, à une nouvelle révolution technologique qui modifie de manière substantielle et profonde les modèles économiques des acteurs de ce secteur. En effet, le digital remet en cause l’organisation de la banque et de la finance. La relation-client, la tarification, les moyens de paiements mais aussi les transactions sur les marchés sont affectés; de nouveaux acteurs ont vu le jour et concurrencent les établissements financiers sur certains segments de leurs activités. Ces changements nécessitent en outre de repenser la régulation. Enfin, plus que jamais, se pose le problème de la sécurité des transactions.
Inclusion financière
Étant au cœur de l’activité économique, la banque doit donc se réinventer, sans perdre de temps. Au niveau du Cameroun, l’impact numérique des services financiers entraîne d’ores et déjà des mutations non négligeables. Les assises de la dixième session du Cameroon Business Forum, tenues le 18 Mars 2019 à Douala ont révélé que l’introduction des nouvelles technologies à l’économie du pays a facilité et accéléré la dématérialisation des procédures tout en contribuant à un gain d’efficience, d’efficacité et de revenus pour les administrations de collecte des impôts et des taxes douanières. Avec plus de 9,5 millions d’utilisateurs de mobile money, représente 51% des transactions de monnaie électronique en zone CEMAC. Soit 2456 milliards de francs CFA en 2018. Un fort potentiel de marges de progression dans ce secteur de l’économie numérique.
La nouvelle donne
Certes des initiatives sont visibles, cependant les défis nombreux. A l’instar du forum sur l’inclusion financière tenue à Yaoundé, les 18 et 19 juin 2019 avec pour ambition de mettre en place une plate-forme réunissant, régulateurs des banques et services financiers, décideurs public que sont les ministres des finances ainsi que son homologue des postes et télécommunications, entre autre les managers des opérateurs de téléphonie mobile, des établissements financiers afin de formuler un agenda jusqu’à 2025. Toutes avec en toile de fond, l’ambition d’accroître l’inclusion financière dans un secteur où 60% des camerounais restent encore non bancarisés en identifiant les obstacles à la transformation de ce secteur. Les gens n’ont pas moins besoin de banques et la relation intuitu personae reste un élément fondamental du métier de banquier. Selon certains experts financiers, la seule issue passe par la réinvention de la banque de proximité capable de promouvoir ce que quelques-uns appelle «la banque sans distance» qui offre plus de praticité, de pertinence et de personnalisation du conseil.
Tout naturellement ce qu’exigent les clients avec la révolution technologique, sans couper court avec une relation personnalisée forte. Conserver un relationnel fort avec son conseiller bancaire, mais par le canal de son choix, téléphone, email ou en rendez-vous physique, en fonction du sujet que l’on veut traiter, du moment de la journée.